Mungo Shematsi, enseignant d’origine congolaise, installé en France depuis trente ans, est tête de liste FN dans le canton de Saint-Etienne-2. Il explique au Figaro les raisons de son engagement frontiste après avoir soutenu le Parti socialiste (2007-2009) et sympathisé avec le Parti communiste.
L’immigration est-elle une chance ?
Pas toujours. Une immigration apportant de la valeur ajoutée est une chance mais celle qui devient une charge pour la nation ne l’est pas.
Pourquoi avez-vous choisi le Front national ?
Parce que tous les autres partis abordent les problèmes de la même façon. On ne sent aucune rupture pour améliorer les choses. Quand le FN dit que trop d’immigration fait progresser la pauvreté et favorise l’injustice, c’est vrai. Avec ce parti, je sens que des changements profonds sont possibles. Beaucoup de choses ne sont plus viables comme le système de gestion paritaire ou l’argent de la formation professionnelle. Mais personne, dans les partis classiques, n’ose s’y attaquer.
Lorsque vous entendez François Hollande ou Manuel Valls dénoncer le «danger» du Front national, comment réagissez-vous ?
Avant d’être au gouvernement et d’avoir la majorité au Parlement, le PS détenait la quasi-totalité des conseils généraux et des régions. S’ils ne sont pas capables de régler les problèmes des Français, le danger, ce sont les socialistes. Donc, quand ils parlent de danger, je vois cela comme une manœuvre politique dénuée de sens et si le Front national monte, c’est simplement parce que le PS est en faillite.
Auriez-vous pu vivre en France si le FN avait été au pouvoir ?
J’avais fait une demande officielle de réfugié politique et ensuite de naturalisation. Si on me l’avait refusée, j’aurais essayé de rejoindre un autre pays. Mais si le FN vient au pouvoir, les conventions internationales ne seront pas remises en question. Je n’ai pas entendu Marine Le Pen le dire. En revanche, elle s’est engagée à stopper l’immigration.
Merci à Exaspéré