Pascal Célérier, professeur de lettres, analyse une interview d’Alain Minc à Valeurs actuelles. islam, UMP et FN sont évoqués.
A côté de quelques constats lucides, mais tardifs, Alain Minc avance encore trop d’inconséquences, étonnantes chez une si belle intelligence.
Sur l’islam :
«Je suis pour la suspension de la loi de 1905, pour l’islam, pendant cinq ans. […] Il faut construire des mosquées, créer des écoles d’imams […] Peut-être l’islam connaîtra-t-il un jour sa Réforme, mais on ne sait pas quand. En attendant, il faut chercher un compromis.»
Une telle naïveté sur l’islam laisse pantois… souligne Pascal Célérier.
Sur l’UMP :
«Le problème de l’UMP, c’est d’être un parti historiquement bonapartiste […] La primaire ouverte est une explosion nucléaire pour la culture bonapartiste du parti de droite.»
Bien vu. Mais inconséquent. Car pourquoi un parti pétri de culture bonapartiste s’est-il laissé imposer une primaire contre-nature destinée à le faire exploser ? Et pourquoi moi, Alain Minc, je soutiens M. Juppé, farouche partisan de cette primaire qui fera exploser ce qui reste de l’UMP ? Chacun sa logique…
Sur l’éclatement de la droite et le Front national, M. Minc se montre même visionnaire : «L’électorat de Marine Le Pen constitue un socle granitique autour de 25-27 % […] Marine Le Pen se ralliera à l’euro pour faire éclater la droite. […] Autrefois, ceux qui rêvaient d’une possible alliance avec le Front national espéraient faire de ce dernier le supplétif de l’UMP. Aujourd’hui, la partie la plus à droite de l’UMP est prête […] à devenir le supplétif du Front national, dès lors que celui-ci abandonnerait sa divagation de sortie de l’euro. Cela donnerait naissance à un gros agrégat très conservateur mais qui n’aurait rien de fascisant ; arrêtons les fantasmes.»