Fdesouche

Rien n’est impossible à l’amour. Pas de frontières. Pas de barrières. Brhane vit à l’African House, le squat des Africains. Justine à Zutkerque. Il a fui l’Erythrée. La lycéenne est bénévole pour Salam.

Sept ans plus tard, le couple vit à Lille, un couple « comme les autres » qui rêve aujourd’hui « de fonder une famille », sourit Justine, jeune infirmière de 23 ans. « Trouver un travail et avoir des enfants », indique Brhane, 31 ans, réfugié politique disposant d’un titre de séjour de 10 ans et dont les démarches pour obtenir la nationalité française sont en cours. […]

Bénévole à 14 ans, amoureuse à 16 ans

« Ça a été très fort tout de suite », raconte la jeune femme en se souvenant de la première fois où elle a croisé le regard de Brhane, lors d’une distribution des repas. A l’époque, en 2008, elle est en classe de seconde. Deux ans plus tôt, elle avait rejoint l’association Salam. La collégienne voit un reportage, s’interroge. « Dans ma famille, il n’y avait pas de bénévoles. Mon prof d’histoire-géo les aidait, je lui ai demandé comment faire. » A 14 ans, la voilà toute jeune bénévole. Impliquée. Et puis il y a eu cette rencontre avec Brhane qui avait le rêve anglais en tête.

« J’ai repéré Justine dès les premiers jours où je me suis rendu à la distribution des repas… et un jour elle m’a regardé plus longtemps que d’habitude. », résume Brhane, pudiquement.  […] Un jour, il l’attend après la distribution. « On s’est posés au parc Saint-Pierre, on a discuté. » Un mélange d’anglais et d’italien pour communiquer, « une certaine gêne » aussi, les deux jeunes s’apprivoisent, apprennent à se découvrir, avant le premier baiser. Le premier amour de Justine est aussi fait de moments que ne vivent pas les autres ados.

Tout n’est pas facile dans cette relation, d’abord cachée. « J’ai tout gardé pour moi pendant un an, avant d’en parler à mes amis, ma famille », confie Justine. « Quand je rentrais chez moi, je le laissais dehors. » Dans le squat où Brhane vit, un Erythréen perd un œil, blessé par un raciste. Parfois, l’émotion est trop forte. Elle rentre, pleurs en silence. Pour Brhane, c’est douloureux aussi. « , Il n’y avait pas d’hygiène, des rats venaient sur nous. Difficile de ramener sa petite amie dans ces conditions. Justine était très jeune, elle vivait chez ses parents mais pas question, à l’époque, de m’inviter chez ses parents. Nous avons été patients. » […]

Source

Merci à OlegDmitri

Fdesouche sur les réseaux sociaux