Extraits de l’éditorial du Monde daté du 15 mars intitulé “Départementales : se mobiliser contre le Front national” appelant à faire barrage au Front national, un parti qui reste “d’extrême droite” et “n’a renoncé à aucune de ses idées et obsessions”.
Il est temps, il est urgent d’entraver sa marche en avant. Pour cela, rien ne remplacera une politique efficace de redressement économique et social du pays. Mais, dans l’immédiat, il faut engager contre le Front national un triple combat. Sémantique d’abord. Le parti de Marine Le Pen s’est niché, comme un coucou, dans le vocabulaire de la République. Au point d’en détourner et dévoyer le sens, comme pour la laïcité, passée à la moulinette identitaire et transformée en arme de guerre contre l’Islam.
Longtemps, le parti d’extrême droite s’est satisfait de son rôle protestataire, contre le « système » et les élites. Désormais, il a l’ambition et la détermination de conquérir le pouvoir. Local, à chaque fois que l’occasion lui en est offerte. National, demain.
Huit jours avant le premier tour du scrutin départemental, tout contribue à la désaffection électorale des Français. Une lourde défiance à l’encontre des responsables politiques en général, et des gouvernants actuels en particulier. […]
Tout devrait les mobiliser, pour une bonne et simple raison : comme aux élections européennes de mai 2014 – mais plus nettement encore, et avec des conséquences plus immédiates sur la vie quotidienne des citoyens –, le Front national menace de s’imposer comme la force dominante de la de la scène politique française.[…]
Derrière ses dénégations et ses camouflages, le FN reste un parti d’extrême droite. Il n’a renoncé à aucune de ses idées et obsessions. Il demeure un mouvement réactionnaire et nationaliste, désignant des boucs émissaires, attisant les peurs et les rejets.
Le Monde