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L’indice Bloomberg ECO U.S. Surprise Index, qui mesure l’écart entre les données économiques de la conjoncture américaine avec les prévisions qui en avaient été faites, est tombé à son plus bas niveau  depuis 2009, lorsque l’économie était plongée dans une profonde récession, ce qui signifie que la conjoncture américaine a été très décevante.

Le CESI (« Citigroup Economic Surprise Indicator », indice de surprise économique de Citibank) compare les indices de surprise des différents pays du monde. Cet indice est de plus en plus suivi parce que les marchés boursiers réagissent principalement aux écarts par rapport aux attentes.

Une donnée a échappé à la morosité: l’emploi. En février, l’économie américaine a créé 295.000 nouveaux emplois, et au cours des quatre derniers mois, elle en a même créé 1,2 millions, ce qui témoigne de la reprise du marché du travail.

Mais tous les autres indicateurs ne sont pas bons: les chiffres des revenus personnels, des dépenses, de la production, des ventes d’automobiles, des commandes d’usine et des ventes au détail, ont tous été plutôt faibles.

Cela signifie que lorsqu’un bon chiffre correspond à ses attentes, il n’y a pas vraiment de réponse sur les marchés parce que ces prévisions positives avaient déjà été prises en compte dans les cours.
La même chose s’applique dans la direction opposée: si les prévisions étaient mauvaises et que finalement, les chiffres évoluent favorablement, l’indice augmente. De même, lorsque les prévisions étaient bonnes, mais que les chiffres finaux sont mauvais, l’indice évolue à la baisse.

Or, le CESI montre que la situation économique aux États-Unis est plus décevante que celle d’un certain nombre d’économies émergentes. Ce qui est étonnant, c’est que certains de ces pays émergents ont finalement été moins affectés que prévu par la chute des prix du pétrole, et qu’ils ont enregistré de meilleurs indicateurs que prévu.

Même les économies de l’Europe et de la Chine, dont les Américains soulignent souvent la faiblesse, ont enregistré de meilleures performances que prévu. En fait, l’économie américaine n’est certainement pas en difficulté, mais elle déçoit par rapport aux attentes exagérément élevées des marchés.

Le meilleur score est fourni par la Suède, qui dépasse en permanence les attentes des économistes.

Jack Ablin, directeur des investissements chez BMO Private Bank à Chicago, explique qu’il suit de près l’indice de surprise pour bien saisir les changements dans les tendances économiques. Il pense que l’économie américaine va continuer à croître modérément, mais que la force du dollar risque d’atténuer cette croissance.

La plupart des économistes revoient donc à la baisse leurs prévisions de croissance. La Fed d’Atlanta a publié une prévision du PIB pour le premier trimestre, avec un taux de croissance qui a été revu de moitié, à 0,6% compte tenu de la faiblesse des ventes de détail, qui ont encore été négatives. JP Morgan a également fait baisser ses prévisions de croissance, les faisant passer de 2,5% à 2% et Barclays Bank les a aussi réduites, les portant à 1,5%.

Express.be

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