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Nasreddinne Yahya . La pire attaque, il la raconte avec colère. « Islamiste. » On l’a accusé de vouloir imposer la viande halal dans les cantines. « Moi, alors que je suis professeur des écoles de la République. » A l’accusation de communautarisme, il répond qu’il n’a jamais mis sa religion en avant dans cette campagne. Qu’il n’est pas là parce qu’il est musulman, mais parce qu’il a la nationalité française. « Alors, c’est qui le plus communautaire ? »

Le voilà aujourd’hui candidat aux élections départementales, sur une liste citoyenne : « Ensemble, construisons “un notre” 93 ».

Pour Nasreddinne Yahya, « on ne peut combattre le Front national qu’avec un programme ». Alors il appelle les présents à lire le sien. D’ailleurs, pour prouver qu’il mise sur ses idées et non sur sa popularité, il montre son tract. « Une toute petite photo » contre des lignes et des lignes de programme, comme pour prouver, s’il le fallait encore, que sa candidature est légitime.

Que propose-t-il ? Un plan d’urgence pour l’école, la construction de structures adaptées aux personnes âgées et aux handicapés, 4 000 places en crèches supplémentaires… Des projets ambitieux, à l’image de « l’argent que l’Etat doit » à la Seine-Saint-Denis. Car la première chose qu’il réclame est la compensation totale des dépenses sociales mises à la charge des département depuis 2004. « Je ne vais pas vous mentir, sans cet argent, on va continuer de stagner », lance-t-il à la salle.

Gagner le 22 mars, il n’y pense même pas. « Ce sera juste un premier pas », insiste M. Yahya. Evidemment, il aimerait faire un bon score. Mais sinon, ce sera pour la prochaine fois. Ou celle encore d’après. « Nous sommes allés plus loin que nos grands frères, et on fait ça pour que nos petits frères aillent plus loin que nous », explique Djafare Alhamidi. Les fruits de leur engagement, cette génération ne les récoltera peut-être pas. « Ce n’est pas évident à expliquer aux gens », admet M. Alhamidi.

Mebrouka Hadjadj, candidate aux côtés de Nasreddine Yahya explique quelle s’est « mise sur la liste des jeunes pour passer le flambeau à ceux qui le passeront à leurs enfants » [..] Et le discours prend dans la salle auprès de Mohamed Bensaïd. Né en France il y a 29 ans, il se sent toujours considéré comme un étranger. Alors il va voter pour avoir une vraie voix. « Y’en a marre d’être des moutons, nous aussi on veut être des bergers. » Des bergers qui chantent eux aussi La Marseillaise à la fin d’un meeting. […]

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