Une imposante Citroën C6 serpente sur une route départementale de l’Yonne, le 19 février, en direction du village de Villenavotte. Immatriculé 75, le véhicule avec chauffeur transporte la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen.
De l’avant, le garde du corps est déjà sorti. A l’arrière, la portière s’ouvre doucement, il fait un temps maussade, la lumière s’allume. Les contrastes favorisent tout, y compris celui du blond sur le gris. La nièce de Marine Le Pen porte des bottes montantes bleu nuit assorties à la couleur de son jean bien coupé. Un chemisier blanc en tissu léger surmonte l’ensemble.
Personne n’est tenu de goûter la peau très blanche, la raie sur le côté obligeant les longs cheveux à pendre d’un seul côté ou ce visage lupin. En revanche, rien ne sert de nier ce que l’oeil impose : on ne voit qu’elle. Au milieu d’une foule, sur une affiche électorale aux côtés d’autres candidats, sur une vieille photo de classe ou bien dans un village de l’Yonne, quelques dixièmes de seconde suffisent à la repérer.
Seuls 7% des Français disent ne pas la connaître suffisamment pour donner leur avis sur elle, dans le baromètre politique de l’Ifop pour Paris Match. Si incroyable que cela paraisse, sa notoriété dépasse celle de Jean-Luc Mélenchon. Et elle continue de se faire connaître : le mardi 10 mars, en reprochant à Manuel Valls son “mépris crétin” pour le Front national, elle provoque une vive ire du Premier ministre, dont la main gauche tremblante de colère face à tant d’impudence ravit les supporters de la députée.