Pour Bernard-Henri Lévy, la diabolisation du FN est une stratégie encore efficace. Rester ferme sur les principes, tracer des lignes de démarcation claires. Une analyse que ne renierait pas le Premier ministre … selon Libération.
Qu’on soit de droite ou de gauche, le Front National est un ennemi irréductible. Peut-être l’est-il même, irréductible, davantage encore pour la droite que pour la gauche.
Durant la campagne des départementales, Manuel Valls a reproché aux intellectuels leur “endormissement” face au FN. Les trouvez-vous vraiment trop silencieux ?
Je les trouve frileux, oui. Hésitant à se prononcer. Coupant les cheveux en quatre. Tout le monde nous dit que la «diabolisation» de jadis, soit n’a pas marché, soit a fait monter le Front National. Je crois juste le contraire. Quand on «diabolisait», autrement dit quand on était ferme sur les principes et qu’on traçait des lignes de démarcation claires, le FN était à 10 ou 15%. C’est depuis qu’on a baissé la garde, c’est-à-dire depuis qu’on le traite comme un parti normal, qu’il est monté à 30%… […]
Qu’est ce qu’un intellectuel de gauche aujourd’hui ? En êtes-vous toujours un ?
Oui, je me définis toujours comme cela. Mais je ne suis pas sûr, pour autant, que ce soit encore la vraie question. Plus important, le clivage entre souverainistes et internationalistes. Ou entre ceux qui consentent au retour de la pulsion raciste ou antisémite et ceux qu’elle épouvante. Ou, tout simplement, entre Républicains et antirépublicains. […]