Si le rap marseillais brille d’abord par des artistes aux discours engagés, censés et conscients, comme Akhenaton, Soprano, Faf Larage, ou Keny Arkana, il comporte aussi ses zones d’ombres. Des rappeurs proches du banditisme des cités à l’entourage plus que trouble, des morceaux qui sonnent comme des appels au meurtre ou au braquage… La musique et le fait divers s’entremêlent parfois. Dans le meilleur des cas, dans des affaires rocambolesques, mais aussi dans le sang et les armes. Rappel.
Le manager de Jul assassiné
Le 12 juin 2014, Karim Tir, 31 ans, que ses proches surnommaient Charly, tombait sous les balles de tueurs dans un guet-apens à Asnières-sur-Seine, en banlieue parisienne. L’homme, connu des services de police pour des faits de violence et de trafic de stupéfiant, n’était autre que le manager de Jul, la valeur montante du rap phocéen, qui venait d’être couronné d’un disque d’or pour l’album “Dans ma paranoïa” avec 50 000 exemplaires. Le trentenaire de Font-Vert avait, quelques mois plus tôt, pris sous son aile le jeune artiste, en lui finançant notamment ses sulfureuses vidéos. Contacté à de nombreuses reprises par nos soins, Julien Marie, alias Jul, a toujours refusé de s’exprimer sur le sujet.
Le groupe zbatata mis en cause dans un accident mortel
Ce qui devait être un superbe concert de rap s’est transformé en tragédie… Le 15 septembre 2012, le Parc des expos d’Avignon est sens dessus dessous. Vers 22 h, une violente bagarre entre le groupe de rap marseillais Zbatata et des spectateurs éclate.
Se sentant menacés, les rappeurs veulent quitter les lieux le plus rapidement possible. Une fois arrivés sur le parking, ils s’engouffrent dans plusieurs voitures. Au volant de l’une d’elles, Samih Zarfaoui, leur manager, qui se retrouve vite encerclé par une foule de jeunes prêts à en découdre. Afin de s’extirper, il effectue une brusque marche-arrière, et percute Abderrahim Moubarak, père de famille de 27 ans, qui trouve la mort. Samih Zarfaoui, qui au moment des faits n’était pas détenteur du permis de conduire et avait interdiction de quitter la cité phocéenne, a écopé le 24 février dernier de 7 ans d’emprisonnement.
Clip : quand la fiction devient réalité
Nabil, un jeune de Font-Vert de 19 ans, n’était pas peu fier d’avoir tenu un rôle dans le clip “Marseille La Kalash”, tourné en février 2012 et oeuvre du rappeur Khalif Hardcore. Et ce même s’il y jouait une victime, qui termine criblée de balles et aspergée d’essence dans une ruelle. Sauf que la réalité a rattrapé Nabil en mars 2013. Il est retrouvé mort, assassiné dans des circonstances étrangement similaires. Sa mère, Bahia, qui avait également joué dans le clip le rôle de la nourrice (celle qui cache la drogue), est aujourd’hui inconsolable.
Merci à Julien271