« Le racisme et les discriminations, c’est quoi ?» C’est la question que posait, vendredi matin, Ourida Bouchafa à sa classe de CM2.
Assis en cercle et rassemblés en binôme, chaque élève est invité à choisir une image, en discuter quelques minutes, puis à la présenter au reste de la classe .
La première image fait référence à une embauche : pour ce poste imaginaire, ne peuvent postuler que « les hommes, blancs, âgés de 30 à 40 ans, pas d’homosexuel et pas de handicapé ». Spontanément, les mains se lèvent pour dénoncer « cet acte raciste ».
« On n’a pas le droit de juger une personne par la couleur de sa peau ou son apparence », démarre Nassim. Le débat est lancé et on s’aperçoit que les enfants ont beaucoup à dire.
Le débat s’enrichit de nombreuses références naturellement mises en avant par les élèves.
Pour Amar, c’est la banane jetée des tribunes au footballeur brésilien Daniel Alves.
Pour Akil, c’est celle du film Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? qui traite du thème des minorités.
Pour Mustafa, c’est un conte sur la différence étudié en classe.
Pour Leny, c’est le parcours de Nelson Mandela appris en cours d’histoire.
(…)
Dans cette classe « très mélangée » du quartier de l’Épidème où vit une forte population d’origine maghrébine et turque, la question de la discrimination et du racisme prend une résonance particulière. Ourida Bouchafa n’a d’ailleurs pas attendu la mise en place de cette thématique par le gouvernement pour l’aborder en classe puisqu’elle organise ce débat depuis cinq ans.
« Vous êtes les adultes de demain », dit-elle à ses élèves à l’issue d’échanges « très riches » et unanimement en faveur de la diversité.
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