Français d’origine algérienne, Halim est intégré , comme on dit. Mais il n’est pas épargné par le racisme. Pour L’Express, il partage quelques anecdotes.
“Je me souviens d’un contrôle où un flic a lu ma carte d’identité en disant ‘Halim Mahmoudi… Nationalité française?’ Un de ses collègues a pouffé de rire. Un autre m’a demandé mes origines, en me disant que je serai peut-être mieux dans mon pays plutôt qu’ici à me faire contrôler.”
On ne peut pas répondre, c’est impossible. On baisse la tête. Vivre ça tous les jours, le savoir, en être conscient… Ça peut rendre vraiment amer”.
“Là où je vis, le racisme est plus rare mais plus frontal. J’ai entendu des tas de discours atroces sur les Arabes profiteurs, assistés sociaux, etc. Des gens qui se demandent pourquoi on ne nous vire pas du pays. La dernière fois, dans le train, une jeune fille que je connais s’est mise à vitupérer contre les racailles. Je lui ai demandé de qui elle parlait exactement. ‘Tu sais très bien, les Arabes qui vivent dans les cités’.
“Après les attentats de Charlie, il y a eu un débat dans la classe de ma fille, en quatrième. Un camarade a dit qu’il trouvait que les Arabes étaient ‘chiants’, qu’ils n’arrêtaient pas de ‘foutre la merde’.
Ce qui le touche plus, finalement, c’est “la violence institutionnelle, le taux de chômage dans les cités, le taux d’immigrés dans les prisons, la banalisation du discours raciste.”
“Ma communauté est censée avoir des enfants cons comme la Lune, des frères violents, des soeurs inabordables et sauvages, et des parents profiteurs et démissionnaires. Côté Arabes et Noirs -immigrés et issus de l’immigration comme moi, on se sent mal, on se sent sales et coupables”.
On se sent rejetés, clairement pas français, et même ennemis de ce pays même si on y a toujours vécu.”
C’est sans surprise qu’il confirme en avoir “ras-le-bol”. “Il ne s’agit même plus de dialoguer, on a concrètement aucune place nulle part”.
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