Franck Margain est conseiller régional UMP, conseiller d’arrondissement d’opposition de Paris et président délégué du PCD. Pour lui, « le soir du premier tour des élections départementales, à 20 heures précisément, a commencé une dérangeante manipulation autour de la présentation des résultats ».
L’enjeu était, pour ceux qui se sont livrés à ce jeu, de présenter les résultats de manière à faire paraître le Front National moins fort qu’il ne l’est en réalité. Et toute la soirée médiatique a consisté à répéter en boucle que le FN n’est pas le premier parti de France.
Premier parti de France est, en passant, une notion sans intérêt autre que marketing. Premier en quoi ? en ancienneté ? en nombre d’adhérents ? d’élus ? de voix obtenues ? en influence ?
En tout cas, tout était bon pour tenter de changer la réalité des résultats par une présentation habile. Les uns agrégeaient les résultats de toute la droite, les autres additionnaient les résultats de la gauche et parlaient de résultats du PS. […]
Mais tout ceci ne servira à rien. Parce qu’il y a une réalité de terrain. La réalité est que le FN est le parti qui obtenu le plus de voix (plus de 5 millions). L’UMP ne le dépasse qu’en union avec l’UDI. La réalité est que le PS est laminé. Le FN arrive en tête dans 43 départements, et il sera présent au second tour dans la moitié des cantons.
La réalité est que les Français n’en n’ont strictement rien à faire de “faire reculer le Front naitonal” et de sauvegarder les “fiefs” des barons locaux socialistes. Les gens en ont plus qu’assez des slogans creux et des éléments de langages récités. Ce que les gens veulent c’est que ceux qui se présentent devant eux aient la décence de leur proposer quelque chose.
Le FN propose quelque chose. Nous, au Parti Chrétien Démocrate, nous sommes totalement opposés à nombre de ses propositions. D’ailleurs, nous sommes en confrontation directe avec lui au second tour dans certains cantons. A Rambouillet par exemple. Mais notre opposition est politique, pas hystérique. Ils ont leurs idées, nous avons les nôtres. […]