Le parti de Marine Le Pen a dénoncé plusieurs agressions (VOIR LA CARTE) dont auraient été victimes ses candidats et met en cause, à chaque fois, le premier ministre et sa rhétorique musclée des dernières semaines.
Contre la stigmatisation de Manuel Valls et ses invectives, le Front national a trouvé une riposte: accuser le premier ministre d’être responsable des agressions dont seraient victimes les candidats en campagne. Si le FN ne recense pas précisément tous les actes, et si la corrélation entre l’appartenance au FN et l’agression difficilement se vérifier, Nicolas Bay, secrétaire général du parti, veut croire que la recrudescence des actes augmente à mesure que le premier ministre concentre ses attaques. «Il a instauré un climat d’agressivité, les militants d’extrême-gauche se sont libérés, depuis qu’il est entré en campagne contre nous les actes d’agression se sont multipliés», assure-t-il au Scan.
La première agression dont le parti de Marine Le Pen s’est ému s’est déroulée le 3 mars, à Savigny Le Temple, en Seine-et-Marne. Pendant que le candidat FN Romain Lamalle-Gauthe collait des affiches, il aurait été pris à partie «par un voyou se réclamant du Parti socialiste», selon un communiqué du FN intitulé «la racaille suit les conseils de la classe politique». «’Seul le PS et l’UMP peuvent coller des affiches et certainement pas le FN’, a-t-il hurlé. Ensuite cette racaille a attrapé le candidat à la gorge en répétant ‘je vais te tuer, je te jure, tu vas mourir’ et l’a frappé violemment plusieurs fois. Romain Lamalle-Gauthe s’est vu délivrer plusieurs jours d’incapacité», dénonce le parti d’extrême-droite. Le délit sera jugé en octobre. «Les appels à la haine et à la violence contre le Front National se multiplient de la part des plus hauts responsables politiques et évidemment portent leurs fruits», accuse alors le FN, bien que Manuel Valls ne soir alors pas encore entré en campagne.
Quelques jours plus tard, le 16 mars, un candidat à Saint-Junien (Limousin) dit avoir été agressé avec quatre autres militants alors qu’ils collaient des affiches pour le FN. Le journal local Le Populaire du Centre, qui se fait écho de l’affaire, indique que des personnes les auraient «bousculés». La brigade anti-criminalité serait intervenue, sans pouvoir interpeller les auteurs, poursuit le média. Le FN souhaiterait déposer plainte.
À Sartrouville (78), c’est une remplaçante de candidats FN âgée de 83 ans, Marie-Françoise Lagroua, qui aurait été agressée le 17 mars. «Un jeune couple l’a invectivée, jetée à terre puis frappée avec le pot de colle qu’elle utilisait», relate Le Parisien. Florian Philippot, vice-président du FN, s’est empressé de mettre en cause Manuel Valls et son «hystérie d’état», sa «stigmatisation», sur son compte Twitter:
Le 20 mars, dans la Sarthe, c’est le jeune candidat Louis Valmenier qui aurait été victime d’une agression. En campagne sur le marché du Mans, le frontiste raconte au Scan qu’il échangeait avec un commerçant quand une personne lui a «tiré la capuche, jeté ses tracts au sols, puis asséné des coups de poings». Le candidat, âgé de 22 ans, a déposé une main courante auprès du commissariat du Mans. «Merci Valls», a condamné Nicolas Bay, secrétaire général du FN, sur Twitter. Louis Valmenier met lui aussi en cause le discours «violent» du Premier ministre. «Il nous traite comme des sous-citoyens», condamne-t-il.
Dans les Yvelines cette fois, le 21 mars, Le Parisien annonce qu’un autre colleur d’affiche du FN a été agressé par un «groupe de jeunes gens» à Vélizy. Pris à partie par «une dizaine de personnes hostiles», selon le journal francilien, les candidats FN auraient pris la fuite, visés par des tirs de projectiles. Roland Garros, le candidat qui collait des affiches, a déposé plainte. «Il portait des traces de griffures et la carrosserie de la voiture était enfoncée», ont noté les policiers de Vélizy.
Le jour du premier tour, dimanche 22 mars, un candidat Ardennais, Claude Mouflard, relate à la presse locale avoir été victime «d’insultes, crachats, et de coups», de la part d’une personne.
Une autre, Nejma Drici, a annoncé sur Twitter s’être «retirée de la vie politique» après avoir été agressée dimanche matin à Nantes. «Ils m’ont cogné la tête contre le pare-brise de ma voiture», signale-t-elle, toujours sur le réseau social. S’en sont suivis plusieurs messages de militants FN s’en prenant au premier ministre.
NOTE DE FDS : D’autres agressions sont répertoriées sur cette carte. N’hésitez pas à nous signaler tout autre fait.