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Reportage du Point à Hénin-Beaumont, où Marine Le Pen fait salle comble à l’entre-deux-tours des départementales, parmi ces Français qui pensent que le FN “les comprend”.

Dans la France lepéniste du Nord, blanche et populaire, il y a également Hervé, 28 ans, qui travaille dans la “logistique” et gagne 1 300 euros par mois. Il vote Marine, car il en a “assez de voir des gens qui ne foutent rien et qui, grâce aux aides, vivent aussi bien que des travailleurs”. Pour lui aussi, la vie est dure, car il doit assister son père, ancien mineur de fond atteint de la silicose – maladie pulmonaire due à la poussière de charbon. “Il perçoit 930 euros par mois, c’est misérable”, déplore Hervé.

“Vite, vite, ça va commencer !” Ils arrivent en groupe, en couple ou, pour certains, seuls. On les voit se presser dans les rues sombres et étroites qui entourent la mairie d’Hénin-Beaumont. Il est bientôt 20 heures. On les devine impatients, contents et excités. Et pour cause : Marine Le Pen leur a donné rendez-vous pour un meeting électoral, le seul de l’entre-deux-tours des départementales. Au premier tour, ils ont voté Front national, et ils feront de même dimanche. Ils sont présents parce qu’ils veulent approcher et entendre Marine, tout simplement. […]

Marie-Ange, se présente comme “une oubliée” du système et veut témoigner du mépris des notables locaux, mais aussi des médias et des élus nationaux : “On va parfois chercher des explications psychologiques à notre vote FN. Mais quoi ? On est des fous, c’est ça ? On se moque de nous, de nos candidats, de nos physiques.”

Kevin, habillé d’un blazer pour l’occasion, et ses enfants restent debout, faute de place. La famille arrive d’un petit patelin près de Douai, à 10 kilomètres d’Hénin. Dans la vie, Kevin est soudeur. Ses enfants, il en a quatre, deux garçons – qui arborent la même coupe de cheveux : à blanc sur les côtés et cinq centimètres sur le haut du crâne – et deux filles, vont tous à l’école. Les filles s’en sortent bien, dit-il. En revanche, pour les garçons, c’est plus compliqué. “Ils ne savent pas quoi faire.” Il raconte la dureté de la vie, les factures qui s’accumulent, l’essence trop chère, les copains qui sombrent dans l’alcool parce que pas de travail. Ses enfants, qui connaissent l’histoire par coeur, pianotent frénétiquement sur leurs téléphones dernier cri. […]

Le Point

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