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Tribunal. Dans la foulée des événements meurtriers de janvier, le trentenaire s’est montré sur Facebook dans une posture malsaine.

À 33 ans, l’habitant de Gainneville (Seine-Maritime) est poursuivi pour « provocation à la haine ou à la violence en raison de la race, de la religion… ».

Devant le tribunal correctionnel du Havre, il doit aussi répondre de détention d’arme de catégorie A. Pourtant, « ce n’est pas quelqu’un de raciste, qui incite à la haine », plaide Me Catherine Chalony. À la suite de l’attentat chez Charlie Hebdo et de la prise d’otages au supermarché Hyper-Cacher en janvier, « il a eu une réaction à la mesure de l’horreur. Seulement, il a choisi un très mauvais moyen pour exprimer sa colère », ajoute l’avocate.

Ce samedi 10 janvier, une internaute consulte la page publique Facebook du prévenu qu’elle connaît parce que leurs enfants fréquentent la même école. Parmi une flopée de photos personnelles, l’une attire l’œil. Le père de famille y est encagoulé, armé d’une supposée Kalachnikov.

Sous le cliché, l’un des commentaires écrit par le Gainnevillais dit qu’il « faut buter du Chaoui, LOL ». Choquée, la femme prévient la police. Entendu par les policiers du Groupe de voie publique, le mis en cause énonce d’abord être pratiquant d’Airsoft, sorte de jeu de rôle où les grandes personnes s’amusent à la guerre. Son Kalachnikov est factice, fidèle reproduction d’un vrai.

En revanche, l’arme militaire perquisitionnée au domicile était bien réelle. Elle était là en « décoration », précise le Gainnevillais. Quant à son commentaire nauséabond, il répond aux juges que, pour lui, le terme « Chaoui » n’était destiné qu’aux « djihadistes », aux « terroristes ». Le prévenu promet ne pas avoir souhaité viser ainsi l’ensemble des Maghrébins ou des musulmans.

Malgré cette défense, le procureur retient « un sentiment malsain ». Une peine « pour dissuader », « pour amener à réfléchir » est requise. Les juges prononcent à titre principal l’obligation d’effectuer durant deux jours un stage de citoyenneté. En cas de non-exécution, le Gainnevillais encourt six mois de prison.

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