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Contrairement aux statistiques officielles, les convertis marocains au christianisme seraient plusieurs dizaines de milliers dans le pays et doivent pratiquer leur foi en cachette.

Pour Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’Association Marocaine des droits de l’homme même si dans la nouvelle constitution votée en 2011, la liberté de conscience y est écrite noir sur blanc dans le préambule, le code pénal marocain n’a pas encore évolué. « La liberté de conscience est dans la constitution, mais le code pénal n’a pas encore été adapté à cela », déplore-t-elle.

C’est ce qu’affirme le site « Vice » dans un long article consacré à ces nouveaux chrétiens qui seraient aujourd’hui entre 5.000 et 40.000. Ces derniers, par peur ou juste par honte vivent leur nouvelle foi en cachette et en secret dans des églises aménagées dans des maisons, dans lesquelles ils se réunissent clandestinement. Ces prières, explique le site, sont pratiquées de manière silencieuse pour ne pas éveiller les soupçons des voisins.

L’auteur s’est rendu par exemple dans une maison en plein cœur de la ville de Casablanca, où il a rencontré ces Marocains qui ont abandonné l’islam pour embrasser la religion chrétienne. Chez l’un des convertis rencontrés par le journaliste, ils se retrouvent ainsi chaque dimanche pour vivre leur foi et leur nouvelle religion.

Réputé être un pays tolérant envers les autres religions, le Maroc est pourtant décrit par l’auteur comme ayant une tolérance sélective, prenant l’exemple de la communauté juive au Maroc qui est très respectée dans le Royaume et où elle peut vivre sa foi en toute liberté. Cette liberté de culte est également accordée aux étrangers, Européens et subsahariens par exemple, mais quand il s’agit de Marocains nouvellement convertis, le Maroc serait beaucoup moins tolérant à l’exemple de l’article 220 du code pénal marocain :

Quiconque, par des violences ou des menaces, a contraint ou empêché une ou plusieurs personnes d’exercer un culte, ou d’assister à l’exercice de ce culte, est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200 à 500 dirhams.
Est puni de la même peine, quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d’enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats. En cas de condamnation, la fermeture de l’établissement qui a servi à commettre le délit peut être ordonnée, soit définitivement, soit pour une durée qui ne peut excéder trois années.

bladi

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