En Seine-Saint-Denis, à Tremblay-en-France, canton communiste, Jordan Bardella, le secrétaire départemental du FN, est arrivé en tête (30,33 % des suffrages) au premier tour des élections départementales, devant M. Laporte (29,38 %) candidat du Front de gauche.
Le FN a aussi trouvé un terreau fertile dans le tissu périurbain du canton. A Vaujours et à Coubron, « on est dans la France périphérique dont parle le géographe Christophe Guilluy, repère M. Bardella. Les habitants qui ont fait des sacrifices pour trouver un havre de paix apprécient qu’on propose de défendre leur cadre de vie»
Réélu avec près de 69 % des voix au premier tour aux municipales de 2014, le maire communiste de la plus grande ville du canton, François Asensi (PC) vivrait, , soupire-t-il, comme « un affront la victoire du Front ».
A l’ombre de l’immense tour Utrillo vide, à l’entrée du marché des Bosquets de Clichy-sous-Bois, ce mercredi 25 mars, Pierre Laporte ne se laisse pas décourager par l’indifférence des passantes en foulard qui jettent un œil distrait sur ses tracts. «Dimanche, il faut voter ! Il faut faire barrage au Front national !», lance, casquette de cuir vissée sur la tête et moustache en brosse, ce vieux routier des campagnes électorales, candidat Front de gauche à un quatrième mandat au conseil départemental. Lui, l’ancien PCF devenu proche de José Bové, n’imaginait pas qu’un jour il devrait livrer bataille au pied des tours des quartiers les plus populaires de la Seine-Saint-Denis pour barrer la route au FN.
«Entre nous, c’est Front contre Front, résume le candidat FN. Nous sommes francophiles face au Front de gauche, parti francophobe» assène Jordan Bardella, ce proche de Florian Philippot – vice-président de son parti – qui vient de vivre, à 19 ans, son baptême du feu électoral. […]