Des représentants élus de toutes les académies s’engagent “contre la montée des extrêmes et en faveur des valeurs de la République auxquelles ils sont attachés”. Bien que l’extrémisme dont il s’agit ici est “soit religieux ou politique”, seul le Front national est la cible du texte.
Alors que dimanche 22 mars un votant sur quatre a fait le choix de l’extrême droite, nous, élus lycéens de différentes académies de France, écrivons cette tribune pour dénoncer le climat malsain qui règne dans notre pays et montrer notre attachement aux valeurs de la République, mises à mal par les extrêmes.
Contrairement aux idées reçues, les jeunes peuvent et savent s’engager. En tant qu’élus, nous pensons que l’engagement passe d’abord par les urnes et que la nouvelle génération doit s’approprier les élections pour faire entendre sa voix. Hélas, ce n’est pas le cas de tous puisque aujourd’hui, 61 % des 18-24 ans ne votent pas. […]
En tant qu’élus lycéens, nous souhaitons notamment montrer notre opposition à la vision rétrograde de l’éducation proposée par les extrêmes.
Prenons pour exemple le «Projet pour l’Éducation» du Front National. Il y est écrit que «L’École n’est pas «un lieu de vie» où l’enfant construirait son savoir par lui-même». Les jeunes n’auraient plus la possibilité de créer de la pensée mais auraient pour seul dessein éducatif d’apprendre et d’emmagasiner des leçons passivement. Aucun échange intellectuel, aucun débat n’aurait lieu si bien que l’esprit critique de notre jeunesse serait injustement entravé, compromettant à terme la liberté d’opinion et d’expression, socle de notre République comme l’ont montré très justement les Français après les événements de janvier.
La neutralité de l’éducation à laquelle nous avons accès et la liberté qu’elle assure serait menacée par les extrémistes. […]
Auteurs : Cassandre LIBERMAN (Paris), Fabien LASSALLE-HUMEZ (Lille), Jan BORREGO STEPNIEWSKI (Paris), Chaïmat SILENY (Nantes), Julie GOLAZ (Orléans-Tours), Leïla MATHIAS (Lyon), Simon PERCELAY (Nice).