Un clip qui fait le buzz sur les réseaux sociaux américains s’attaque de plein front à l’empire McDonald’s. La multinationale du « burger rapide » est dépeinte, par un concurrent, comme une dictature où le choix n’existerait pas.
Il est de moins en moins rare qu’une publicité s’empare des codes de l’indignation ou du militantisme pour vendre ses produits. Quand cette technique s’attaque à une multinationale comme McDonald’s, le résultat ne laisse personne indifférent.
Ainsi, Taco Bell vient de publier un clip publicitaire qui offre un portrait peu enviable du fameux fast-food au clown le plus connu dans le monde. Sur fond iconographique de « 1984 » d’Orwell, la multinationale est décrite comme une dictature où la nouveauté n’existerait pas. Tout y est terne, la liberté du consommateur n’y existe plus. La population vouerait un culte au « burger » et à ses pourvoyeurs.
“C’est encore un matin parfait dans la République de la Routine, où le bonheur consiste à manger le même petit-déjeuner.” scande une propagande publicitaire dans un vieux téléviseur. Nous voilà plongés dans un régime autoritaire où un curieux clown vendeur d’hamburgers est aux pouvoirs. Deux jeunes vont prendre la fuite alors qu’ils sont forcés par l’armée à consommer le même petit-déjeuner jour après jour.
La chute publicitaire est, sans surprise, paradoxale, voire malsaine. Les jeunes réussissent à quitter leur prison pour mieux s’enfermer dans le monde merveilleux et coloré d’une autre multinationale, celle à l’origine de la pub. Des dizaines d’autres jeunes y mangent tous des tacos… et seulement des tacos. Sans le vouloir, les concepteurs tombent dans l’écueil du manichéisme qui gangrène les esprits et limite les véritables alternatives.
Le clip est habilement monté afin d’éviter tout problème juridique à Taco Bell. Les scènes font ainsi expressément référence à la symbolique « McDo » tout en évitant sciemment d’utiliser directement ses icônes légales. Le clown joyeux est remplacé par un clown-dictateur, les publicités par de la propagande de même couleur et les escaliers par des toboggans jaunes. On retrouve même les fameuses boules multicolores des espaces pour enfants.
Si les conclusions tirées par le clip vont différer d’une personne à l’autre, nous pouvons rationnellement estimer que si vous voulez fuir réellement Mcdonald’s, ne le faites pas pour une autre méga-entreprise au bilan écologique obscure. A ce titre, il ne faudra probablement pas bien longtemps pour que des créatifs manipulent la vidéo pour lui donner une fin alternative.
Notons que Taco Bell n’est pas présent en France à ce jour mais ses ambitions vont dans ce sens. Cette campagne peut, pour l’instant, être appréciée par les européens pour sa dimension critique sans nous donner l’envie de foncer chez une autre multinationale.
