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[long article – qqs extraits] + [ne manquez pas les compléments]

Nadia Marzouki est politiste, chargée de recherche au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-Aron (et “accessoirement” fille de Moncef Marzouki, président tunisien de 2011 à 2014)

Parmi les interrogations suscitées par les attentats de janvier, la question de la prétendue incompatibilité de l’islam avec la laïcité est, une fois de plus, apparue au premier plan.

Face à la énième réitération de ce débat dans les champs médiatique et politique, on sent une certaine lassitude, voire du découragement, chez les chercheurs spécialistes de l’islam en France.

Car cela fait au moins depuis les années 1990 que les enquêtes de sciences sociales ont fait apparaître la non-pertinence de questions du type « peut-on réformer l’islam ? » ou « l’islam est-il compatible avec… ? ».

Ce que montrent tous ces travaux, c’est que la majorité des musulmans français s’accommodent très bien des règles de la laïcité.

(…) Plutôt que demander si l’islam est compatible avec la laïcité ou comment le réformer, il convient de se demander pourquoi le fait accompli de la sécularisation des musulmans français est toujours en question.

Les enquêtes de sciences sociales n’ont cessé de montrer comment la migration a produit non pas un repli identitaire et communautaire, mais une déconnexion importante entre la quête de religiosité et la culture dite d’origine.

(…) On pourrait multiplier les exemples de travaux de sciences sociales qui font apparaître, à partir de cas différents un processus d’individualisation de la religiosité et d’intégration inventive au contexte laïc républicain.

(…) Loin des fantasmes de l’islam conquérant et communautaire, il est temps pour les médias et les responsables politiques de voir les musulmans français tels qu’ils sont, et tels que les décrivent les chercheurs depuis plusieurs décennies…

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