Pour Charles Consigny, chroniqueur au Point, le résultat des départementales traduit le souhait des Français d’un “changement tranquille”, sans PS, ni FN. Une France des “petites églises, des cathédrales, des mosquées aussi désormais”.
Fatigués d’une gauche qui ne sait que générer de la misère pour la gérer ensuite, ils choisissent la droite modérée, car ils craignent le Front national, conscients qu’une prise de pouvoir par Marine Le Pen ouvrirait la porte à toutes les folies et à toutes les violences, et nous conduirait à aller dans un sens inverse à celui qu’ont emprunté la plupart des pays développés, à nous faire sortir de la compétition mondiale en nous enfonçant dans une forme de délire politique régressif.
Nous ne vivons pas vraiment en démocratie. Nous connaissons une élection importante tous les cinq ans, celles qui interviennent entre-temps sont secondaires et, d’une façon générale, les Français n’ont pas voix au chapitre sur leur destin. Ils se laissent diriger par les membres du Siècle, ce club qui abrite des quinquagénaires globalement déphasés, épongeant leur névrose dans l’alcool et luttant pour garder leur place, pensant toujours que tout est foutu et traînant leur fatuité sociale dans des foires d’art contemporain où ils se demandent si Marine Le Pen arrivera au pouvoir dès 2017 ou si c’est pour 2022. Et au fond, secrètement, certains s’ennuient tellement qu’ils le désirent ; certains se disent que, là au moins, il y aurait du spectacle. […]
En ne réformant rien et en laissant courir les dépenses, les socialistes sont en train de nous enterrer. La droite est coresponsable, elle qui n’a pas été capable de faire le nécessaire après 2007 alors que les Français étaient prêts. Mais ceux-ci se disent qu’avec elle il y aura sans doute un peu moins d’impôts et un peu plus de dynamisme économique. […]
