Le décès présumé d’un djihadiste biennois, dont le statut de réfugié avait été révoqué par la Suisse en 2013, pose de nouveau la question du retour des combattants.
(…) Selon lui, le décès de Majd N. montre bien que la Suisse est également touchée par la problématique. «S’ils ont la nationalité helvétique, on est obligé de les accepter, mais il faut les punir plus sévèrement à leur retour», préconise-t-il. Le conseiller national valaisan va même plus loin. Pour lui, les binationaux devraient se voir retirer leur passeport suisse.
«C’est un peu facile de se décharger ainsi. On doit assumer, il n’y a pas de citoyen de seconde zone», rétorque le président du MCG, Roger Golay. Le conseiller national rejoint pourtant les opinions de Yannick Buttet sur les autres points. «Il faut penser à la protection des citoyens. Nous n’avons pas à nous créer des dangers supplémentaires.» De son côté, la conseillère nationale Cesla Amarelle (PS/VD) dénonce une «politique du symbole». «L’efficacité d’une mesure contre les binationaux est quasi nulle. Cela ne concerne que six personnes actuellement en Suisse», souligne-t-elle.
Par ailleurs, la socialiste précise que les demandeurs d’asile soupçonnés d’avoir participé au djihad ne peuvent pas forcément être refoulés. «Si la personne est en danger de mort dans son pays, nous n’avons pas le droit de la renvoyer. Même si c’est un terroriste», détaille-t-elle. Un permis provisoire doit donc lui être attribué. «Mais on peut lui révoquer son droit à l’asile et bien sûr la juger si elle a commis des crimes.» Pour le conseiller national Ueli Leuenberger (Verts/GE), accepter le retour ou non d’un djihadiste n’est pas qu’une question de nationalité.