S’ils étaient très copains l’été dernier, la concorde ne régnait plus ce jeudi, dans le box du tribunal correctionnel de Draguignan, entre Ahmed Bouchta, Hidir Selmouni, Azziouez Achaibou et Kévin Cottino, âgés de 20 à 24 ans.
Il leur était reproché à tous quatre un vol avec violence et en réunion à Saint-Raphaël, suivi d’une escroquerie aux Adrets-de-l’Esterel, le 23 août 2014, au préjudice d’un touriste sexagénaire de nationalité norvégienne.
Trois d’entre eux étaient en récidive et tous contestaient les faits, rejetant la responsabilité sur l’un ou l’autre.
Les trois premiers ont été condamnés à trois ans de prison ferme, avec maintien en détention.
Le dernier, compte tenu d’une maladie dégénérative invalidante, a été condamné à deux ans ferme, sans mandat de dépôt.
Demeurant tous à Nice, les quatre jeunes rentraient ce jour-là, à 6 h 30, d’une nuit de fête entre Marseille et le golfe de Saint-Tropez. Passant à Sainte-Maxime, Ahmed Bouchta a arrêté la voiture pour prendre en stop M. Askim Per Gudmund.
Ce vacancier avait raté le bus qui devait l’emmener à Saint-Raphaël, d’où il devait prendre un train pour rejoindre l’aéroport de Nice, afin de monter dans un vol pour Oslo.
Le touriste norvégien avait proposé de participer aux frais de route à hauteur de 20 €. Mais parvenus à une station-service des Issambres, les quatre jeunes ont décidé qu’il devrait payer le plein d’essence. Sa carte bancaire n’a pas fonctionné à la pompe, mais ses compagnons de route en avaient profité pour noter son numéro de code confidentiel.
Askim Per Gudmund n’a pas été déposé à la gare de Saint-Raphaël, mais a été sorti de la voiture, qui s’est arrêtée dans une ruelle discrète non loin de la voie ferrée.
Selon une dame qui a assisté à la scène, sous la menace d’un couteau, et après avoir été frappé violemment d’un coup de pied à la tête, il a été dépouillé de ses papiers, sa montre, sa carte bancaire et même sa valise. […]
« C’est Bouchta qui conduisait, c’est lui qui a frappé. Nous, on n’a rien vu, on dormait », ont indiqué en chœur les trois autres.
« La vérité c’est qu’ils voulaient prendre son code, a rétorqué le conducteur.J’étais pas d’accord, mais ils étaient trois contre moi, j’ai suivi. C’est bien Hidir Selmouni(reconnu par le témoin) qui a frappé le touriste. J’étais choqué de ce qui s’était passé. »
Le procureur Alexandra Guérin a conclu de ces divergences que tous essayaient de minimiser leur rôle.
« La victime, une personne assez âgée, était seule contre quatre. Ils ont continué à frapper ce touriste alors qu’il avait perdu connaissance. » […]