Alors que le congrès annuel de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) s’est ouvert, vendredi, au Bourget autour du thème “Mohammed, prophète de miséricorde et de paix“, l’organisation vit, elle, des tensions en son sein. Deux de ses anciens membres, leaders d’associations de jeunes musulmans en France pointent les dérives islamistes.
Membre du Conseil français du culte musulman (CFCM), cet acteur majeur de l’islam en France a traversé plusieurs crises, à commencer par son référencement comme “organisation terroriste“ par les Émirats arabes unis en novembre 2014, aux côtés de 81 autres groupes ou organisations, dont Al-Qaïda, l’organisation de l’État islamique, les Shebab somaliens ou encore Boko Haram…
Si ses représentants revendiquent une pensée conforme à l’islam, dans le respect du cadre républicain français, ses détracteurs assurent que l’organisation est la vitrine des Frères musulmans en France. L’organisation est-elle une menace pour la République française ou œuvre-t-elle pour le mieux vivre ensemble ?
Quelques mois plus tard, en février 2015, c’est le lycée musulman Averroès de Lille – lié à l’UOIF -, qui a été la cible des critiques. Dans une tribune publiée dans “Libération”, un professeur de philosophie démissionnaire dénonce “une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme“, ainsi que l’antisémitisme culturel des élèves. Le directeur de l’établissement scolaire a porté plainte pour diffamation.
Enfin, au lendemain des attentats de Paris, le Premier ministre Manuel Valls, en appelait à “combattre le discours des Frères musulmans dans notre pays“, ce qui avait été perçu comme une déclaration visant l’UOIF en France.