Fdesouche

Une étude de l’OFEM intitulée « Repenser l’équation formations-compétences-compétitivité » révèle que les moyennes entreprises se tournent vers les sans-diplômes pour recruter un collaborateur sur quatre. Le diplôme ne serait plus un gage de compétences…

L’entreprise corrige ses modes de recrutement et s’ouvre davantage aux sans-diplômes. C’est l’une des conclusions de l’étude menée par l’Observatoire de la formation, de l’emploi et des métiers (OFEM) de la CCI Paris Ile-de-France. Si dans les grandes entreprises, les recruteurs privilégient massivement les BAC +5, la moitié seulement des moyennes entreprises embauchent des diplômés les yeux-fermés. Par ricochet, ceux qui n’ont pu mener des études à leur terme sont favorisés  : les PME engagent environ 25 % de sans-grades universitaires ! L’explication est simple  : selon les sondés, les diplômes ne sanctionnent plus un bon niveau de compétences.

44 % des entreprises affirment que le diplôme n’est plus un sésame, ni une garantie d’intégration. « La France est affolée de diplômes », s’emporte Xavier Cornu, directeur général adjoint de la CCI Ile-de-France. « Or ces précieux parchemins ne sont que le symbole de la connaissance et non de la compétence. Certains établissements l’ont bien compris _comme l’Ecole 42_ qui ne délivre aucun satisfecit final mais garantit des savoir-faire directement opérationnels ».

Ce que cherchent les entreprises, ce sont des profils bien définis (59 % d’entre elles), des candidats spécialisés dans leur activité (57 % des réponses), ou a contrario multicompétences (55 %), en somme des collaborateurs directement employables.

Autre difficulté soulignée par les entreprises lors des phases de recrutement  : l’identification de candidats possédant un bon savoir-être ! 51 % des responsables RH reçoivent des candidats fâchés avec la ponctualité ou la bonne présentation. Si l’expertise dans un domaine reste le « skill » le plus recherché par les entreprises, a contrario, depuis dix ans, les recruteurs sont devenus plus sensibles aux qualités personnelles, à la culture générale et à la rigueur comportementale. Enfin, nouvelle exigence, naturelle, l’intégration du numérique et de l’informatique dans l’activité quotidienne. Le niveau de langues, en revanche, intervient en cinquième place des critères de choix, derrière la capacité à travailler en équipe.

En se projetant dans l’avenir, les entreprises interrogées se montrent encore plus catégoriques  : le poids du diplôme va continuer de baisser au profit de la certification professionnelle et de l’auto-formation notamment via l’e-learning, 43 % des sondés par l’OEM estiment ainsi qu’une formation à l’informatique proposée et certifiée par un géant du secteur « sera aussi recherchée qu’un diplôme d’ingénieur d’une grande école ou d’une université ».

Et conséquence de la dernière réforme, qui créé notamment le compte personnel de formation (CPF), les experts en RH s’attendent à la multiplication des formations initiées par les salariés eux-mêmes. Une autre étude menée par Manpower semble leur donner raison puisque 40 % des actifs occupent un emploi qui est sans rapport avec leur formation initiale.

Les Echos

Fdesouche sur les réseaux sociaux