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Né en 1946, André Gerin, communiste, est maire de Vénissieux de 1985 à 2009, député du Rhône de 1993 à 2012

Lors d’un colloque sur la laïcité organisé à l’Assemblée Nationale, l’ancien maire communiste de Vénissieux a alerté : « Derrière la haine de la France, il y a des gens,
des réseaux intérieurs et extérieurs, internationaux, qui agissent…»

– Pourquoi dîtes-­vous que la menace islamiste est largement sous­-estimée ?
Dès les années 90, on commence à voir dans certains quartiers l’antisémitisme, le racisme anti­blanc, le sexisme. Nous avons ignoré le problème. Il faut nommer ce danger de la République, l’islamisme. C’est une menace terroriste et criminelle.
En 2002, j’ai été bouleversé d’apprendre que deux gamins de Vénissieux étaient emprisonnés à Guantanamo,après être passés par les camps d’Al ­Qaida. Je me suis demandé : « Qui bourre le crâne de nos gamins » ? C’était il y a 13 ans. Depuis, il y a eu Mohamed Merah,Charlie… Lors de ma mission parlementaire sur le voile intégral, j’ai dû me rendre à l’évidence : certains territoires sont sous contrôle de la mafia et de l’intégrisme. Les trafiquants et les islamistes se donnent la main pour prendre le pouvoir. Cela déborde des territoires, ça entre dans les écoles. Des collégiens endoctrinés contestent les cours d’histoire, de sciences naturelles, la Shoah.
La question de l’islamisme prend le dessus : il faut montrer que ces gens ­là utilisent l’islam à des fins politiques. Ne pas nommer cette question, c’est rendre service auFront National
– Comment avez­ vous vu évoluer cette emprise de l’islamisme ?
Il y a une violence de plus en plus grande. Sait­-on qu’en France, 50 000 voitures ont brûlé l’an dernier ? On n’en parle pas. Mais on voit aussi dans certains quartiers des gamines de moins de dix ans qui portent le voile. C’est une autre violence. On voit des menaces sur le personnel municipal qui veut faire appliquer la loi sur le voile intégral, sur le personnel hospitalier, dans les écoles. On voit une restriction de la liberté, des pressions sur les filles dans les établissements scolaires.
Il y a des fondamentalistes organisés politiquement qui mènent une guerre culturelle. Il y aune stratégie mondiale : derrière la haine de la France, il y a des gens, des réseaux intérieurs et extérieurs, internationaux, qui agissent.
– Sont-­ils identifiés ?
Certaines familles pourries sont connues, et il ne se passe rien. Je ne vois pas de volonté politique. Il faut une stratégie nationale pour s’attaquer avec des moyens exceptionnels à ces mafias intégristes, à ces trafiquants de drogue qui se retrouvent de manière objective avec les intégristes pour contrôler les territoires. Les trafics leur donnent des ressources financières. On utilise la vie de nos gamins, on pourrit la vie de nos quartiers. Il faut s’attaquer à cette gangrène qui allie mafieux et islamistes en s’appuyant sur le terreau de la misère.
– Comment lutter contre l’islamisme sans stigmatiser l’islam ?
Beaucoup de Français sont inquiets vis­ à ­vis de l’islam, qu’ils considèrent comme une religion conquérante, une menace pour les libertés. Je comprends ce ressenti au regard des réalités vécues dans la vie quotidienne.
– Vous dîtes qu’il faut lutter contre les provocations vestimentaires, mais comment mesurer les barbes, les tailles de pantalon ?
Il faut oser en parler, car c’est constitutif du ghetto. Dans des collèges, des adolescentes ont demandé des vestiaires pour pouvoir se changer quand elles entrent au collège. Sur certains territoires, on est dans l’application de la charia.
Le Progrès

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