Addendum : Le Cauchemar des Migrants de Calais
Reporter (Euronews 02/04/2015)
Ses 500 occupants l’appellent “new jungle”. Un nouveau camp de migrants a émergé sur l’ancien emplacement d’une décharge en bordure d’autoroute, à 7 km de Calais.
« Les forces de l’ordre ont demandé aux migrants de quitter les squats de Calais et de s’installer aux abords du centre Jules Ferry », raconte le Dr Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du monde, ONG présente sur le site avec plusieurs autres pour aider les migrants.
Le centre d’accueil de jour Jules Ferry, qui a ouvert progressivement depuis le début de l’année, est à un km de cette « new jungle ». « Jungle » est le terme générique désignant depuis des années des campements qui ont été successivement démantelés.
Sans hébergement la nuit, quelque 500 des 1 200 migrants – qui veulent rejoindre l’Angleterre après avoir fui leur pays mais sont bloqués dans le Calaisis – se sont installés sur ce terrain vague à l’est de Calais, d’après un décompte des ONG. Le nombre de migrants avoisinait les 2 300 en janvier, selon une évaluation de la préfecture. […]
Le Tunnel sous la Manche, que les migrants cherchent à emprunter clandestinement à bord de camions pour rejoindre leur eldorado, l’Angleterre, est loin, de l’autre côté de Calais, à des km du nouveau camp.
Sur plusieurs hectares se dressent des centaines d’abris de fortune et de tentes, souvent surmontées de pancartes exprimant la colère des résidents.
« We’re not animals » (nous ne sommes pas des animaux), « we want human rights » (nous voulons les droits de l’homme), peut-on lire sur quelques-unes d’entre elles. D’autres sont de véritables marqueurs communautaires, comme celle portant l’inscription « Réfugiés afghans ». […]
En attendant de pouvoir gagner la terre promise, les migrants tentent de rendre leur quotidien le plus digne possible. Le camp n’a pas une semaine d’existence que déjà se dressent une chapelle et une mosquée – à une prudente distance l’une de l’autre, des conflits communautaires ayant déjà eu lieu par le passé. […]
L’une des raisons de cet éloignement, selon les ONG : exclure, et au moins éloigner, les« indésirables » d’un centre-ville où des vols répétés ont exaspéré les Calaisiens au cours des derniers mois.
Des responsables humanitaires s’inquiètent de l’insalubrité : « ce camp est un lieu hostile, marécageux, sans accès à l’hygiène », soutient Martyne Degryse de Médecins du Monde. Selon elle, « comme il y a quelques années, on pourrait revoir le paludisme ».
Source