Le plan de la Nouvelle France Industrielle “Véhicule autonome” passe aux phases d’expérimentation, avec un moment clé en 2015 : le salon mondial ITS dédié aux transports intelligents, qui aura lieu début octobre à Bordeaux.
2015 sera l’année des premières expérimentations de véhicule autonome sur les routes françaises. Si les constructeurs et équipementiers hexagonaux ont déjà réalisé des essais sur circuit et certaines démonstrations à destination de la presse sur route ouverte, le plan “Véhicule Autonome” établi dans le cadre de la Nouvelle France Industrielle (NFI), va regrouper les initiatives et poser un cadre réglementaire plus précis pour des essais à grande échelle. “Au second semestre, des démonstrations auront lieu sur route ouverte et lors du salon ITS à Bordeaux”, confirme l’entourage du ministre de l’Economie et des Finances Emmanuel Macron.
Bordeaux comme piste d’essais
Le salon ITS dédié aux transports intelligents se déroulera début octobre. Une piste d’essais en ville, autour du lac de Bordeaux, sera alors installée pour des démonstrations. “Le salon sera un grand moment de la communication pour la filière”, explique Christian Deleplace, en charge de la filière expertise chez Renault. “Nous avons besoin de rouler pour préparer le salon”, ajoute un représentant de Vedecom, l’institut de recherche sur la mobilité financé notamment par les constructeurs et Valeo.
Evolution réglementaire
Au-delà de la technique, tous les acteurs du plan doivent définir un cadre réglementaire pour autoriser la circulation des véhicules autonomes. Des discussions sont menées entre les industriels et les représentants des ministères des Transports, de l’Intérieur et de l’Economie pour mettre en place une plaque W spécifique aux véhicules sans conducteur, même si ceux-ci devront conserver un humain derrière le volant. Mais tout n’est pas encore calé.
“Cette demande devrait aboutir d’ici l’été”, soutient-on chez les industriels. “Les projets d’essais présentés aujourd’hui par les constructeurs ne demandent pas cette plaque”, tempère-t-on chez les conseillers d’Emmanuel Macron. En parallèle, les acteurs du plan “Véhicule autonome” travaillent à la mise en place d’un centre d’essai national, accessible à tous les industriels pour accélérer les phases de tests.
Feuille de route technique
A côté des essais concrets, le plan se structure aussi industriellement avec des feuilles de route encore à venir. “2015 doit aussi être une année où les acteurs se positionneront sur chaque projet”, poursuite Christian Deleplace. Vedecom rédigera par exemple une feuille de route technique, remise à la fin du mois de mars. Un portail avec les projets techniques sera mis en ligne en avril, pour lancer les appels à projet et permettre notamment aux PME et ETI de se positionner sur les projets précis. Des référents seront aussi désignés dans chacun des pôles de compétitivité.
Des transports en commun autonomes
Le plan véhicule autonome comprend également une partie dédiée aux transports en commun, pilotée par la RATP. Des expérimentations vont également être mises en place à partir de l’année prochaine, notamment autour du quartier de Versailles Satory (Yvelines). Une navette autonome pourrait ainsi acheminer des passagers de la gare de Satory à une desserte plus centrale, voire à terme jusqu’aux différentes entreprises de la région.
“Le véhicule de transport individuel et le véhicule de transport en commun se rapprochent avec le véhicule autonome, explique Christophe Sapet, fondateur de la société Navya Technology. Le véhicule autonome a par exemple une pertinence sur de petites dessertes qui redeviennent viables car le coût des salaires des chauffeurs disparaissent”.
