Sandrine Mazetier, députée PS de Paris, et Alexandre Berl, maître de conférence à Sciences Po Paris, n’apprécient pas le rapport remis par Gérard Larcher, président du Sénat (UMP), à François Hollande intitulé “Renforcement de l’appartenance républicaine.” Il y défend notamment un meilleur contrôle des flux migratoires. Un texte “nauséabond qui cible les étrangers” pour S. Mazetier et A. Berl.
À la suite des attentats du 11 janvier, le président de la République a demandé aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat “d’engager une mission de réflexion sur toutes les formes d’engagement et sur le renforcement de l’appartenance républicaine”. […]
On y trouve, en vérité, nulle réflexion sur l’engagement citoyen ou l’idéal républicain. Mais les divagations d’un homme et d’un parti, sur la France dont ils rêvent :
une France exclusivement blanche et âgée, une France sans métissage, où les couples homosexuels ne peuvent se marier, et où les enfants doivent forcément manger du porc à la cantine pour prouver qu’ils sont de vrais “Français”.
Les maux dont souffre le pays ? Les minorités
Car les maux dont souffre la France, selon Monsieur Larcher, sont on ne peut plus clairs : ce sont nos compatriotes d’origine étrangère, l’islam et l’extension du domaine de l’égalité. Le plus simple est encore de le citer :
“Les Français ont ainsi le sentiment que ce n’est plus la volonté de la majorité qui s’exerce aujourd’hui, mais l’intimidation par les minorités“.
Malheureusement pour le rapport Larcher, les faits sont tenaces.
Non, la France n’est pas saturée. Il y a entre 8% et 11% d’immigrés en France. Et l’immigration se réduit d’année en année. La France n’est ainsi plus un grand pays d’immigration. Elle a accueilli en 2011, 267.000 personnes – dont pour la moitié des européens –, contre 566.000 pour le Royaume-Uni, 490.000 pour l’Allemagne et 385.000 pour l’Italie… […]
Oui, le rapport Larcher est le rapport d’une France qui ne s’aime pas elle-même. Heureusement, ce n’est pas de cette France dont veulent les Français.
Nouvel Obs