Emmanuelle C. s’est convertie à l’islam en 2011. Pratiquante, elle porte alors le voile et fait ses cinq prières par jour. Appliquée, elle a aussi suivi un an de cours d’arabe dans une mosquée francilienne. La passion du couple est toutefois un peu erratique. […] Lors de la garde à vue d’Amar R. début mars, les enquêteurs ont trouvé un téléphone dans sa poche avec des SMS envoyés début janvier par Emmanuelle C. Dans ces textos, la jeune femme décrit par le menu la façon dont elle doit assurer son tour de garde devant la caserne, la manière dont elle gère l’ouverture du portail et le contrôle des piétons, le poids des gilets pare-balles. « Les gendarmes ne sont pas encore équipés de fusil HK », écrit-elle tout en se disant prête à lui montrer « à quoi ça ressemble ».
Emmanuelle C. n’ignore pas le passé tumultueux de son amant. Amar R. ne le lui a pas caché. Pour en avoir le cœur net, elle va à plusieurs reprises se risquer à consulter le fichier des antécédents judiciaires et celui des personnes recherchées. Mais elle dit avoir oublié de cliquer sur l’onglet « Schengen » qui lui aurait permis de constater qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre d’une affaire de stupéfiants en Espagne. Amar R. était, quoi qu’il arrive, déjà plus qu’un amant à ses yeux, c’était un « confident ».
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