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À Pékin, les autorités ont fermé une troisième centrale à charbon ce 20 mars 2015. Les causes de ce désengagement ? L’application stricte du plan national chinois d’action contre la pollution de l’air. Une décision qui a des conséquences économiques pour la région. Explications.

La Chine mise de moins en moins sur le charbon, mais de plus en plus sur l’économie verte. Depuis qu’elle a dévoilé son plan national anti-pollution fin 2013, elle multiplie les initiatives en ce sens. À Pékin, sur les quatre centrales à charbon que compte la ville, trois ont déjà été fermées, selon l’agence de presse officielle Xinhua.

L’objectif des autorités est de remplacer ces 4 sites de production par des centrales à gaz naturel. Avec ce changement de technologie, Pékin espère ainsi réduire ses émissions de gaz à effet de serre, à raison de 10 000 tonnes de dioxyde de souffre, 19 000 tonnes d’oxyde nitrique, et 3 000 tonnes de poussières en moins par an.

Cette décision intervient dans le cadre des nouvelles normes que le pays s’est fixées pour réguler sa consommation en charbon. Il s’agit de réduire la part du minerai dans sa production électrique, de 69% à 62% d’ici 2020. Un projet ambitieux qui passe par la fermeture de centrales d’ancienne. Celles restant en service devront respecter un seuil de performance minimal fixé à moins de 315 grammes de charbon par kWh.

Un désengagement à marche forcée

Prise de conscience environnementale de la Chine ? Pas seulement : l’argument financier entre également en ligne de compte. En effet, l’écart de coût entre le charbon et les autres modes de production énergétique en Asie et Pacifique est de plus en plus faible, comme le montre un rapport de Bloomberg New Energy Finance sur les perspectives énergétiques, paru pendant l’été 2014.

Ainsi, le coût de l’électricité (LevelizedCost of Energy – LCOE) produite à partir du charbon augmenterait dès 2020, pour approcher celui du gaz naturel. Dans le même mouvement, le solaire photovoltaïque et l’éolien devraient devenir beaucoup plus accessibles.

Se mettre au vert : une volonté politique

 Selon la Banque Mondiale, les problèmes environnementaux de la Chine lui coûtent entre 3 et 6 points de PIB chaque année. Une incitation de plus à rendre son industrie plus verte. Un rapport du Centre de recherche et de développement du Conseil d’État chinois, publié en mars 2015, a ainsi évalué les besoins en investissements verts du pays. En forte hausse, ils s’élèvent à 460 milliards de dollars par an jusqu’à 2020.

Les priorités : investir dans les énergies propres, et améliorer son efficience énergétique. Mais aussi mieux contrôler la pollution de l’environnement.Tandis que ses investissements verts s’intensifient, la Chine prend donc le chemin d’un désengagement – au moins partiel – du charbon.

Risque de crise sur le marché du charbon

Ce tournant inquiète les industries minières du pays. Zhang Youxi, PDG de Datong Coal Mine Group, troisième groupe du pays, a appelé la semaine dernière le gouvernement à fixer un prix minimum sur la ressource. Une telle mesure limiterait les pertes financières du secteur.

Cette décision impacte la filière du charbon en Asie et dans le Pacifique. Consécutivement, la baisse des importations chinoises a des répercussions sur les mines australiennes qui sont de fait confrontées à une chute inédite du cours de la ressource : le prix de vente est en effet à son plus bas niveau depuis la crise de 2008.

Fin novembre 2014, la Chine avait conclu un accord avec les États-Unis sur la question climatique. Elle n’a cependant toujours n’a toujours pas pris d’engagement chiffré de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, contrairement aux États-Unis.

novethic

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