La Ville de Paris n’en finit plus de multiplier les annonces de nouvelles mesures pour déployer sa politique du logement sous l’impulsion de Ian Brossat, adjoint (PC) chargé du logement. Objectif : doter la capitale, d’ici à 2030, de 30 % de logements sociaux − dont une bonne part de très sociaux − pour y installer les 63 % de ménages parisiens qui y sont éligibles.
C’est une mesure emblématique d’une politique de gauche, théoriquement mise en œuvre par l’Etat, attendue pour juillet 2015, mais à titre expérimental et à la demande de deux villes, Paris et Lille. Tout locataire pourra, à l’entrée dans les lieux, contester un loyer qui serait de 20 % supérieur au loyer médian du quartier. «C’est une erreur majeure, qui fait déjà fuir les investisseurs, pour M. Ricour de Bourgies, et je ne vois pas comment Mme Hidalgo va faire revenir les propriétaires institutionnels en bridant leurs loyers et en les préemptant lorsqu’ils veulent vendre. »
Toutes les pistes sont exploitées pour atteindre ce but qui implique de produire plus de 7 000 HLM par an, soit 1 000 de plus que lors de la précédente mandature. Transformer des bureaux en habitations, encadrer les loyers, préempter des appartements isolés, loués dans des copropriétés…
Il faut donc accélérer le rythme à Paris, la ville la plus dense d’Europe, plus dense que Tokyo même. Et la méthode, par petites touches et mesures ciblées, ne déplaît pas aux professionnels. «On nous écoute et il y a une volonté réelle de faire du logement», constate, par exemple, le promoteur Paul Jarquin pour qui «30 % de logement social, ce n’est pas choquant».[…]