Alain Juppé veut se donner une image de rassembleur et de candidat de l’apaisement, en particulier sur l’islam et l’immigration.
Alors que le sarkozyste Christian Estrosi a récemment évoqué un « vrai problème posé par l’islam », lui parle de la « question posée » par cette religion.
A pas mesurés, le nez en l’air, Alain Juppé contemple les pierres en grès rose des Vosges de la cathédrale de Strasbourg (Bas-Rhin), ses vitraux immenses, ses sculptures de saints ou encore son horloge astronomique, un chef-d’œuvre placé dans un buffet du XVIe siècle. « Splendide. Un trésor national, glisse le candidat à la primaire de l’UMP avant de vite revenir aux problèmes du XXIe siècle. Ce qui m’a frappé ici, c’est la relation apaisée entre les religions. Je voulais mieux comprendre le concordat, qui n’est pas transposable à l’échelle nationale, mais je voulais aussi ressentir le sens du dialogue, le respect qui, eux, sont transposables à l’échelle du pays. »
Alors que l’islam est la cible d’attaques de la part de nombreuses personnalités de l’UMP depuis les attentats de janvier, le maire de Bordeaux prône, lui, l’enseignement des religions et le dialogue. «La laïcité ne doit plus être l’ignorance du fait religieux. C’est l’ignorance qui engendre la peur et la peur qui entraîne la violence», a-t-il expliqué, mercredi 22 avril, après s’être attablé plus d’une heure avec les responsables catholiques, musulmans, juifs, orthodoxes, bouddhistes ou encore hindouistes. […]
« Je suis contre l’assimilation qui veut rendre semblable l’autre alors que nous sommes différents, a assumé le maire de Bordeaux à Strasbourg. Nier ces différences est absurde. Il faut les respecter. Les différences sont compatibles avec la République si on partage des valeurs communes, la langue, la nation, le patriotisme, la liberté des femmes. Il s’agit de créer l’unité dans la diversité. » Les visions philosophiques de ces deux rivaux semblent irréconciliables et ce sujet sera sans doute l’un des débats importants de la primaire de novembre 2016.
