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Reportage du Monde sur les clandestins arrivant à Paris : Afghans, Éthiopiens, Soudanais, Syriens…
Sous le pont Charles-de-Gaulle, quai d’Austerlitz, à Paris, Moustapha tue le temps en regardant le fleuve. Ce jeune Soudanais de 25 ans, en jean et blouson de cuir, pourrait passer pour un Parisien, si ce n’était ce besoin de parler du « naufrage ». […] Dans la matinée, Matthieu (qui a souhaité garder l’anonymat), coordonnateur de la mission migrants de la capitale et travailleur social d’Emmaüs Solidarité, lui avait demandé de l’aide pour onze Erythréennes juste arrivées. «L’une d’entre elles voyageait avec un nourrisson d’un mois. Emmaüs a trouvé un hébergement, mais toutes avaient aussi besoin de douche. Elles ne s’étaient pas lavées depuis la Libye», raconte la jeune femme. […] Depuis février, la Ville de Paris finance une mission d’urgence pour les 600 migrants que compte la capitale. «Nous voulons mieux comprendre l’histoire et les projets de ces gens qui arrivent d’Italie, d’Espagne», rappelle Matthieu. «Améliorer la situation de ces migrants, en situation d’errance et de dénuement, est évidemment un défi, mais c’est aussi une question de principes et de valeurs », assure pour sa part Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris en charge du social. […]

Tentes de clandestins au métro Chapelle

«Rester ici ? Aller en Allemagne ? En Suède ? A Amsterdam ? Je ne sais pas. Je sais trop peu de choses sur ces pays, avoue Moustapha, encore indécis. Je n’ai pas déposé de demande d’asile parce que j’ai besoin d’informations», ajoute cet ex-étudiant en gestion, qui rêve de reprendre ses études mais n’imaginait pas qu’en France il dormirait dehors. […] A Paris, les 600 migrants se répartissent sur deux campements principaux, auxquels s’ajoutent les Syriens de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Trois cents personnes, majoritairement Erythréens et Soudanais, mais aussi Afghans, campent sous le métro aérien, dans de petites tentes entassées à la station de métro Chapelle. En dépit des départs vers l’Allemagne, la Suède ou Calais, leur nombre augmente. «Depuis une semaine, nous y enregistrons des arrivées quotidiennes, notamment d’Ethiopiens, une nationalité jusqu’ici peu présente», observe Matthieu. La Ville de Paris s’attend à devoir faire face à d’autres arrivées dans les semaines à venir. Sur ce campement, les femmes sont désormais nombreuses ainsi que les jeunes filles. […] Le Monde

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