« Je n’ai rien fait », chuchote à son interprète le grand trentenaire au visage émacié, présenté lundi après-midi dans le box des comparutions immédiates.
Karim répond d’exhibition sexuelle. Sa victime, une jeune femme de Haute-Marne, a été formelle, il l’a suivie, dans la nuit de vendredi à samedi. Elle sortait d’une soirée place Stan, et tentait de retrouver le logement d’une amie… Il l’a interpellée, s’est montré insistant. Rue du Manège, surmontant une angoisse grandissante, elle a fini par se retourner pour découvrir l’homme, parties intimes dans la main gauche, en train de se livrer à des gestes sans équivoque. Elle a hurlé son dégoût, lui a demandé de déguerpir. Il n’a pas demandé son reste et s’est éclipsé, et a été cueilli quelques centaines de mètres plus loin par une patrouille que la jeune femme avait appelée.
Aux policiers, il a servi l’histoire habituelle : la victime s’est méprise, il se soulageait d’un petit besoin bien naturel. « J’avais beaucoup fumé… J’étais un peu dans les vapes », explique-t-il. Ses cigarettes sont du genre qu’on ne roule pas exclusivement avec du tabac. Un petit détail vient colorer sa personnalité : dans son portable, les policiers sont tombés sur des photos de sexe en érection… (…)
Aussi bien en France, qu’en Tunisie ou en Syrie. Karim se présente comme un réfugié syrien en transit vers l’Allemagne. L’administration qui lui a délivré une obligation de quitter le territoire le désigne plutôt comme un ressortissant tunisien.
Le parquet avait requis 3 à 4 mois ferme avec maintien en détention. Le tribunal se montre plus clément et condamne Karim à 3 mois avec sursis.
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