A l’occasion du troisième anniversaire de l’élection de François Hollande, André Bercoff, journaliste et écrivain, fait le bilan des trois premières années du président de la République.
Trois ans pile. Soyons honnêtes: François Hollande ne mérite ni l’excès d’honneur dont ses partisans, courtisans et thuriféraires l’accablent, ni l’indignité dont ses adversaires, ses cocus et ses frondeurs l’affublent. L’actuel président de la République illustre, de façon éloquente, la dégradation du pouvoir démocratique en ce crépuscule de Vème République.
Ce qui se déroule en ce moment est en effet l’illustration d’une monarchie pseudo-républicaine en acharnement thérapeutique, où tout est fait, constamment, pour masquer le réel, de peur que celui-ci ne frappe trop violemment à la porte.
Crise économique, crise identitaire, crise du pouvoir : l’on cause et psychose longuement sur les deux premières, de Piketty à Zemmour, en passant par le tsunami bavard du microcosme où les «y a qu’à» et les «faut qu’on» volent en escadrille. Mais le malaise du pouvoir, quant à lui, se laisse plus malaisément découvrir. Hollande, en bonne tortue de la politique, s’efforce, contre vents et marées, à donner et à rendre des coups parce que, au bout du compte, dans deux ans, doit demeurer le sentiment qu’il a pu faire quelque chose. Que son bilan reste globalement positif. Qu’il aura plus qu’un alinéa en lettres minuscules dans les manuels de 2030. Qu’il ne se sera pas agité, battu, fait simultanément l’ange et la bête, pour rien. […] Le Figaro