Il a fallu retenir son souffle pour lire son travail. Patrick Stewart, Amérindien de 61 ans, a réussi à faire valider sa thèse de doctorat en architecture, malgré l’absence totale de virgules ou de points pour rythmer son texte, raconte le National Post (en anglais), samedi 9 mai.
Le doctorant canadien a en effet exclu toute ponctuation dans sa dissertation composé de 52 438 mots. Tout juste trouve-t-on un point d’interrogation sur les 149 pages de sa thèse intitulée L’architecture indigène à travers le savoir indigène.
Une volonté de dénoncer l’oppression post-coloniale
Pour Patrick Stewart, ce tour de force, que certains membres du jury ont jugé“provocateur”, vise à dénoncer une forme d’oppression post-coloniale de la culture amérindienne et à critiquer “l’acceptation aveugle des conventions de la langue anglaise dans le monde universitaire”.
En introduction, il écrit ainsi :
pour me défendre je dois dire que mon style d’écriture ne vient pas d’une certaine paresse ou d’un manque de connaissance de la langue anglaise c’est une forme de résistance grammaticale déconstructionniste
dans “L’architecture indigène à travers le savoir indigène”
Il compare également sa prise de position avec celle du poète américain E.E. Cummings, connu pour ses expérimentations sur la ponctuation. “J’aime dire qu’il s’agit d’une seule phrase, longue, sans coupure, du début à la fin. Il n’y a rien dans les textes officiels de l’université sur les règles en matière de ponctuation”, souligne encore Patrick Stewart, qui se dit conscient que sa démarche a heurté.