Pour Philippe Doucet, député PS du Val-d’Oise, qui condamne Robert Ménard, le débat sur les statistiques ethniques est nécessaire, “mais bien entendu pas en ces termes”.
J’ai proposé d’expérimenter l’utilisation de la statistique de la deuxième langue parlée. Le but est de favoriser la mixité dans l’attribution de logements sociaux pour plus de vivre-ensemble.
Robert Ménard s’est arrogé le droit de ficher des élèves et de supposer leur appartenance religieuse et ethnique d’après leur prénom. Il a agi contre la République et contre le droit.
Un comble pour une extrême-droite qui se veut la championne de la lutte contre le communautarisme : ses élus locaux l’organisent ! Jusqu’à preuve du contraire, les enfants ne choisissent pas leur prénom. Et leur identité, leur libre-arbitre, ils les construisent dans et avec les institutions de la République.
Leur assigner une identité comme le fait Robert Ménard est une atteinte aux libertés individuelles.
Le maire de Béziers a porté atteinte au pacte républicain. Le choc qu’il crée sur la question des statistiques ethniques nous empêche de réfléchir sereinement. Le débat est biaisé par la démarche et l’utilisation qu’en fait l’extrême-droite. […]
C’est une demande forte des habitants, et la statistique ethnique permet de prendre en main des dysfonctionnements qu’on ne sait pas traiter par les outils traditionnels de la politique de la ville. J’ai posé la question de manière pratique pour que la République soit présente partout, pour tous.
Le débat sur les statistiques ethniques est légitime. Mais l’extrême-droite nous a imposé des termes inacceptables. La priorité d’aujourd’hui est d’affirmer les principes de justice et de droit en appliquant fermement la loi de 1978 “Informatique et libertés”.
Le Nouvel Obs