Une étude de Jérôme Fourquet, Nicolas Lebourg et Sylvain Manternach a rédigé en 2014 une étude sur la relation entre le vote FN à Perpignan et sur le nombre de musulmans en se basant sur les prénoms des électeurs.
Perpignan est la seule ville de plus de 100 000 habitants où le FN est arrivé en tête au premier tour des municipales de 2014, échouant pourtant au second. Comment expliquer la tentation frontiste de la ville, marquée par la paupérisation et de forts antagonismes ethniques ? Une étude locale à valeur nationale. […]
L’électorat d’origine arabo-musulmane s’est largement opposé à la candidature de Louis Aliot lors du vote, alors que ce dernier a réalisé ses meilleurs scores dans les zones plutôt bourgeoises, où Nicolas Sarkozy avait lui-même obtenu de très bons résultats en 2012 ;
[…]Le second tour a fait apparaître plus clairement l’influence du clivage ethnique sur la structuration du vote par une mobilisation plus forte qu’au premier tour de l’électorat d’origine arabo-musulmane pour faire barrage au FN.
Extraits de “Propos sur la méthode” où les auteurs prennent toutes les précautions possibles pour présenter leur méthode (pages 23-24).
Soucieux d’apporter des clés de compréhension, nous avons effectué une vaste analyse visant à mieux comprendre les relations entre comportements électoraux et présence d’une population originaire des mondes arabo-musulmans. Ainsi, nous avons dressé un tableau statistique permettant de quantifier le nombre de personnes ayant un prénom d’origine arabo-musulmane dans les différents bureaux de vote à partir de la liste électorale arrêtée au 1er mars 2014. Nous avons utilisé une liste des prénoms la plus complète possible et effectué plusieurs lectures del’ensemble de la liste électorale de Perpignan17. Cet indicateur ne désigne pas une «communauté =» (c’est-à-dire un ensemble social normé dans l’espace et dans le temps dont les membres déclarent partager un ensemble de traits culturels et de relations sociales), mais un groupe social (un ensemble de personnes ayant en commun des caractéristiques sociales). […]
De plus, il convient de rappeler bien entendu que toutes les personnes ayant un prénom originaire des mondes arabo-musulmans ne sont pas forcément musulmanes. Croire ou pas en Dieu est une opinion personnelle que l’analyse onomastique menée ici ne peut pas et n’a pas à vérifier. Nous parlerons ainsi dans notre analyse de personnes et de prénoms « originaires des mondes arabo-musulmans » et, parfois, de prénoms arabomusulmans. De même, il est évident que les personnes converties ne sont pas identifiables par une telle méthode. […]
Cette méthodologie ne doit nullement assigner à résidence identitaire les personnes composant la population étudiée. Les individus ne se limitent pas à une identité unique et figée, mais se construisent dans un ensemble d’interrelations. […]
source