La loi sur la demande d’asile ne refera pas de la France le grand pays des droits de l’homme.
A l’heure où les naufrages s’enchaînent en Méditerranée, où des demandeurs d’asile se noient en masse avant d’avoir pu demander protection en Europe, ce texte – en discussion au Sénat à compter de lundi 11 mai – assimile plus que jamais le demandeur à un migrant économique déguisé.
La commission des lois du Sénat a beaucoup retravaillé le texte voté à l’Assemblée nationale en décembre 2014, avec une priorité : renvoyer les déboutés du droit d’asile. Les sénateurs proposent que tout migrant à qui est refusé le statut de réfugié ait automatiquement obligation de quitter le territoire français. Et comme les parlementaires savent que certains ne pourront être renvoyés, car ils risquent la mort dans leur pays, ils ont instauré un deuxième verrouillage : l’impossibilité de demander ensuite une régularisation sur un autre motif pour tout demandeur d’asile. Par voie de conséquence, le Parlement vote une loi qui va fabriquer des clandestins.
(…) Le Monde