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13/05/2015

Ancien chef des stups de Tourcoing, Laurent Pourceau est secrétaire zonal du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure. Il revient sur les problématiques mises en lumière par la médiatisation du calvaire de Philippe Godefroy et sa famille.

« Les collègues vont au charbon. Ils font ce qu’ils peuvent avec les moyens qu’on leur donne et dans le respect de la loi. »

Dans cette ville, ça a toujours été tendu. Roubaix est une ville un peu à part, avec de grandes familles de délinquants, avec des quartiers qui posent problème depuis longtemps. La délinquance est endémique. C’est la circonscription où nous avons la délinquance la plus dure. Le trafic de drogue est inscrit dans les mœurs. On fait tout pour que la marmite n’explose pas. Chaque année, d’ailleurs, nous avons notre lot de policiers blessés. Il ne faut pas avoir peur de dire qu’à Roubaix, nous ne luttons plus contre la délinquance, on la gère. »
Concernant le calvaire de Philippe Godefroy et sa famille ?
« Leur situation n’est malheureusement pas unique. Plusieurs fois, nous avons eu des familles qui ont été harcelées parce qu’elles avaient voulu hausser le ton. Ou simplement parler à la police. Les pressions ne viennent pas de tout un quartier, mais une petite minorité d’individus peut vous faire vivre un enfer. C’est le cas pour le Pile. Je me souviens d’avoir géré le déménagement d’une famille sous les huées et les insultes des jeunes. »
Quelles sont les solutions ?
« Il n’y en a pas trente-six : c’est le déménagement. À chaque fois, les gens doivent quitter leur logement. Dans ce type d’affaires, nous sommes démunis. On peut, bien sûr, identifier les fauteurs de trouble et envoyer la procédure à la justice. Et après ? Les jeunes vont forcément revenir. Et s’ils vont en prison, c’est la famille ou les amis qui viennent se venger. C’est inextricable. » […] La Voix du Nord

(Merc à speuland59)


Depuis quelques jours, la mairie de Roubaix a décidé d’abriter provisoirement le couple et ses 3 enfants à l’hôtel en attendant de lui trouver un logement.
Bientôt, la famille Godefroy sera relogée à Roubaix, loin du quartier du Pile où elle vit actuellement. Des propositions vont lui être faites en ce sens. Cette famille a été victime d’une série de vols par effraction, d’incendies sur véhicules et de dégradations répétées constatées depuis avril 2015 à l’encontre de son domicile situé rue Desaix à Roubaix, faits qui ont donné lieu à plusieurs dépôts de plainte. La médiatisation de leur cas a fait bouger les choses.
Hier mardi, lors d’une conférence de presse pour faire le point sur leur situation, le maire Guillaume Delbar a confirmé leur relogement prochain : “C’est important qu’ils restent sur Roubaix”. Philippe Godefroy et sa famille ne vont en effet pas quitter Roubaix : “Les barbares sont encore là. Le combat continue. C’est pour ça que je reste sur Roubaix. je veux aider la municipalité à interpeller les habitants pour qu’ils se réveillent.” (…)

France3


12/05/2015

Tous deux, 17 et 18 ans, le reconnaissent volontiers : ils jouent au foot dans la rue et certains d’entre eux ont des « grandes gamelles » : Et puis, il y en a qui fument des joints et sont « un peu durs » : « On est une quinzaine. Beaucoup ont grandi là mais n’y habitent plus : ils sont de la Potennerie, des Trois-Ponts… Moi je reviens parce que je ne connais personne dans mon nouveau quartier. On se retrouve vers 18h, là au début de la rue, devant la maison de la famille dont tout le monde parle. »

Pour eux, c’est clairement Philippe Godefroy, le père de la famille harcelée, qui a commencé : « Un jour, il a pété les plombs parce qu’on faisait du bruit, il est sorti avec un flingue qui avait tout l’air de ne pas être en plastique (1). Je suis arrivé, j’ai vu mon pote les bras en l’air. »
« C’est normal »

Ce que confirment d’autres jeunes du voisinage : « Je suis allé le voir, je lui ai demandé de se calmer, il tremblait. » L’événement amène le duo à une étonnante conclusion : « Il a voulu faire sa loi, c’est normal qu’il y ait des représailles. » Plus tard, la réflexion devient encore plus sidérante : « Il se fait passer pour une victime mais une victime c’est quelqu’un qu’on frappe. On l’a pas touché ni lui ni ses enfants. Et puis, il a jamais essayé de nous parler comme d’autres le font, il n’y a jamais eu de dialogue. » Les cambriolages ? « Nous deux on vole pas, si on le faisait on irait plutôt au parc Barbieux. Ici, les gens n’ont rien, ils n’ont pas d’argent. » Et puis, expliquent-ils avec un remarquable sérieux, ils ne comprennent pas pourquoi « cette famille fait tout ce cirque » : « Il y a d’autres familles dans la rue avec lesquelles ça se passe très bien. Et avant, il y a deux ans, on faisait bien pire. »
Tout commence, expliquent-ils avec la maison voisine de celle des Godefroy. « Il y a une femme là-dedans qui nous a laissé rentrer chez elle après que son mari est parti. Elle connaissait un jeune de notre bande. Sa maison, c’est devenu une boîte de nuit. On buvait, on cassait tout, on faisait du bruit jusqu’à 4h du matin. Mais bon c’est de sa faute, elle avait qu’à pas nous inviter au départ. Depuis, on s’est quand même calmé. » Parce qu’ils ont commencé à avoir des « petits problèmes » : « On s’est battu, les gens nous engueulaient et puis on commençait à être repéré à l’extérieur du quartier, on nous associait à des Chabert (des cas sociaux) c’était mauvais pour notre réputation. » Bref, ce n’est plus ce que c’était. Reste les coups dans la porte, les insultes, le bruit le soir, les suspicions de trafic.
Les flics, on les caillasse

Pour la drogue, ils nient en bloc. « Oui, avant un peu mais aujourd’hui il n’y a pas un euro qui circule : on est entre deux gros terrains de deal, on va pas aller prendre des clients aux grands. Et puis moi j’ai 18ans, j’ai pas envie d’aller en prison, j’ai envie de faire quelque chose de ma vie. » Ils parlent de contrat d’apprentissage pour l’un et de néant pour l’autre : « J’ai envoyé je ne sais pas combien de CV, on me répond jamais. Je vis avec ma mère qui gagne 400 euros par mois. » Son copain, lui, c’est 500. Il veut travailler. « J’ai pas essayé en dehors de Roubaix parce que c’est ma ville. » En attendant mieux, ils squattent la rue Desaix, entre deux poursuites avec la police. Justement, une voiture stationne au début de la rue.
« Les flics, on les caillasse avec des briques et ils nous envoient des lacrymos. On dirait qu’on est en guerre. » D’ailleurs, racontent-ils, il faut faire de plus en plus attention : « On a un copain qui a sorti une arme de guerre près d’Eurotéléport, une demi-heure après les militaires étaient chez lui. Ici, il y a des armes partout, c’est facile d’en avoir. Il suffit de 300 euros. Mais il ne vaut mieux pas tremper là-dedans. » Enfin, quoi qu’il se passe avec la police ou les voisins, concluent-ils, ils ne bougeront pas : « Attends, on va pas partir, on est chez nous ici, qu’est-ce qu’ils croient ? »
La Voix du Nord


11/05/2015

BFM s’intéresse enfin à l’affaire


10/05/2015

Une famille de Roubaix est la cible depuis un an du harcèlement d’une bande de délinquants mineurs. Après avoir médiatisé son affaire, leur voiture a été encore brûlée, dans la nuit de samedi à dimanche. Il vont être relogés en urgence dans un hôtel par la ville. […] Alertés par du bruit, des voisins ont pu empêcher les flammes de se déclarer. “On est cloîtrés chez nous, on ne sort plus”, a déclaré, terrorisée, la mère de famille sur France 3 NPDC. N’ayant pas les moyens de déménager, ils craignent en effet un nouveau cambriolage. La police leur a conseillé de fuir.
Selon La Voix du Nord, l’adjointe au maire chargée du logement leur a proposé, ce dimanche, de financer un hébergement d’urgence en hôtel, en attendant une solution à long terme. Ils doivent être reçus, ce mardi, par le maire (UMP) Guillaume Delbar. La commission d’attribution des logements de Roubaix doit se tenir dans un mois.
Metronews


06/05/2015

Ils sont venus pour camper dans le hall de la mairie de Roubaix. Pancartes à l’appui, cette famille est venue dénoncer les incivilités, violences, cambriolages dont elle est victime depuis un an. Quatre plaintes et une main courante ont été déposées. Ils veulent, disent-ils, briser l’omerta.

« On n’avait déjà pas grand chose. Alors là, on n’a vraiment plus rien. Ma mère nous a prêté une télé qui a plus de 30 ans. C’est tout ce qu’il reste dans la maison ! ». Une pancarte de revendications autour du cou, Philippe Godefroy a les larmes aux yeux. Le timbre pincé de ceux qui se retiennent de pleurer. La présence de ses enfants y joue beaucoup. La pudeur également. Car rien ne les prédestinait à s’exhiber ainsi dans le hall de la mairie de Roubaix.
Ce que ce couple de Roubaisiens décrit ressemble à un véritable calvaire. « Nous avons emménagé rue Desaix, dans le quartier du Pile, début avril 2014, explique ce père de famille. Les ennuis ont commencé immédiatement ». Quelques jours à peine après leur installation, deux pneus de leur AX sont crevés par une main anonyme et noctambule. Rebelote quelques jours plus tard. Les quatre pneus, cette fois-ci. « À peine le temps de les changer qu’ils étaient déjà crevés. Comme je me lève de bonne heure pour aller travailler, j’ai pris la décision de garer ma voiture un peu plus loin dans la rue. Le 29 avril, vers 4h15, en sortant de chez moi, j’ai tout de suite compris ». L’odeur caractéristique qui flotte dans l’air ne lui laisse guère de doutes. Sa petite Citroën, la seule de la famille, a été incendiée. Une plainte a été déposée. L’enquête est toujours en cours au sein de la sûreté urbaine de Roubaix.
Pneus crevés, voiture incendiée, porte défoncée, deux cambriolages
La suite, c’est une triste litanie d’incivilités, d’insultes ou de moqueries difficiles à expliquer. […] Un soir, quelqu’un a donné un violent coup de pied dans ma porte d’entrée. Ça a créé un énorme trou. Ils ont cassé les fenêtres. On se fait insulter. On nous a même jeté des œufs pourris sur notre devanture. Et quand je suis sorti pour voir d’où venait cette odeur, on se foutait de notre gu… ».
Le pire, selon eux, c’est que des incivilités, à Roubaix, on s’en accommode. « On vit avec, reconnaît Vanessa, sa compagne. Le pire, c’est pour les enfants. Ils s’inquiètent pour nous. Quand ils partent à l’école, ils se demandent ce qui peut encore nous arriver. Mais ils sont compréhensifs. C’est une force d’avoir des enfants comme ça. On leur a tout volé mais ils ne réclament rien ».
La situation a dérapé une première fois, le 8 mars. « Nous avons été cambriolés par des individus qui sont entrés par l’arrière de la maison. Ils ont volé une télé et les consoles de jeux des enfants. Dans l’après-midi du 1er mai, nouveau cambriolage. Ils ont défoncé la porte de devant. Là, en notre absence, ils nous ont littéralement pillés. C’est clair, on n’a plus rien. Ils ont été jusqu’à voler les jouets des enfants, notre box internet ou une télécommande qui ne fonctionne plus ».
Philippe n’accuse personne. Mais il pointe du doigt, ces attroupements répétés devant son domicile. Ces scènes de deal où on exhibe des billets de 500 euros. « Alors que je bosse pour 1200 euros par mois, comment faire comprendre la valeur travail à mes enfants ? »
Pour le commissariat de Roubaix, si la rue Desaix est dans le collimateur « comme d’autres rues de Roubaix », impossible néanmoins de relier ces vols par effraction à certains « jeunes » du quartier « qui peuvent potentiellement poser problème ». « Ce serait un peu simpliste de leur faire porter systématiquement le chapeau », glisse un enquêteur. […]
Au total, quatre plaintes et une main courante ont été déposées en moins d’un an. « À chaque fois, les policiers nous expliquent que la seule solution, pour nous, serait de déménager, car nous ne sommes pas en sécurité. Ceux qui nous ont fait ça devraient être en prison. Et c’est nous qui sommes obligés de partir comme des moins-que-rien. Quand on sort, on est obligé de laisser un adulte dans la maison par peur d’un nouveau cambriolage ».
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