Un homme arrêté pour avoir volé de l’argent s’est déchaîné verbalement contre les forces de l’ordre. Le tribunal, choqué, lui inflige une peine ferme.
Depuis le box, l’homme au tee-shirt blanc écoute, les bras croisés, le récit des faits qui l’ont conduit devant la chambre des comparutions immédiates. Trois infractions lui sont reprochées : des menaces de commettre un crime, de poser des bombes et de faire des victimes, des outrages en récidive et un vol en récidive. Les détails de son interpellation consignés dans le procès-verbal sont accablants.
[…] Les policiers, avertis qu’un vol d’espèces vient d’être commis dans deux casiers fracturés, interpellent les deux hommes. L’un d’eux se met à hurler comme s’il était roué de coups. “C’est une technique en vogue, on ameute la population pour empêcher les policiers de faire leur travail”, commente la présidente. L’autre, qui était jusqu’alors resté calme, adopte la même attitude. Il se débat, crie au loup, insulte les agents et parvient à s’enfuir.
“Les policiers décrivent une violence verbale insoutenable”, s’émeut la juge. Des propos renouvelés et amplifiés durant la garde à vue. “J’ai des pulsions meurtrières, avez-vous dit. Vous avez frappé au carreau de la cellule. Vous avez traité la policière de sale pute, vous lui avez dit je vais t’égorger. Et là vous avez déversé un torrent de propos haineux contre la France, dit que vous alliez poser des bombes et faire de nombreuses victimes, tout en tapant contre le carreau de la geôle. (…) Ce qui est intéressant, ajoute la juge, c’est votre changement d’attitude lorsque les policiers ont voulu vous filmer pour enregistrer vos propos. Soudainement, vous vous êtes arrêté net, vous vous êtes allongé dans la cellule. Vous saviez donc très bien ce que vous faisiez”, en déduit la magistrate. […]
Son dossier pénal fait état d’une série d’interpellations pour menaces et violences et de 16 condamnations pour rébellions, vols et menaces. La dernière, ancienne d’environ deux mois, sanctionnait un outrage envers un fonctionnaire de police. Elle était précédée d’une condamnation à quatre mois avec sursis pour vol. “Cette condamnation sera révoquée”, prévient la magistrate, qui s’étonne de l’absence de mentions entre 2007 et 2014. “Vous étiez en France à cette époque ? […]
L’avocat des policiers sollicite 800 euros par fonctionnaire de police. “Il a tenu des propos abjects mêlant sexisme, racisme anti-Blanc, apologie du terrorisme…” déplore-t-il. […]
L’homme écopera de huit mois de prison et devra indemniser les policiers à hauteur de 500 euros chacun.
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