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Addendum

Deux des signataires de la tribune, Laurence De Cock et Emmanuelle Picard, ont dirigé un ouvrage collectif “La Fabrique scolaire de l’histoire. Illusions et désillusions du roman national” préfacé par Suzanne Citron auteur notamment de : Le Mythe national. L’histoire de France revisité.
Présentation de l’ouvrage :
Depuis la Révolution française, l’enseignement de l’histoire est associé à la construction d’une « identité nationale ». En prenant la forme d’un récit ethnocentré, l’histoire scolaire devait permettre l’intégration de tous les futurs citoyens de la République, quelles que soient leurs identités originelles, dans un ensemble politique unique.
Aujourd’hui, alors que la période est favorable à la reconnaissance des « identités plurielles », les exclus du roman national réclament l’ajustement des programmes scolaires et critiquent la fabrique scolaire de l’histoire vue comme un instrument de domination.
Le moment est propice pour interroger la manière dont l’histoire scolaire est fabriquée. De fait, l’enseignement de histoire à l’école est le produit d’une chaîne de responsabilités dont il nous faut interroger chacun des maillons : pourquoi et comment apprendre l’histoire, et quelle histoire ? Car c’est une politique du passé qui s’exprime à travers ce montage. Une politique où la question d’une histoire commune et donc de l’universalité est en jeu.
(Merci à Jean-Pierre 75)


Tribune de plusieurs historiens dont Emmanuelle Picard (ENS de Lyon) – André Loez (professeur en CPGE) – Laurence De Cock (Université Lyon-II) – Guillaume Mazeau (MCF Université Paris-I) défendant les nouveaux programmes d’histoire.

A lire certains, il suffirait d’apprendre à chanter La Marseillaise ou de faire cours toute l’année durant sur Louis XIV ou Napoléon pour faire «aimer la France».

Dans ce sens nous appelons les responsables politiques à ne pas céder aux instrumentalisations médiatiques alimentant la culture de la peur, de la haine et du repli sur soi qui gangrènent actuellement la société française.

Historien(ne)s de métier, nous sommes consterné(e)s par la tonalité actuelle du débat public sur les nouveaux programmes d’histoire du collège. Nous souhaitons ici opposer une contradiction des plus fermes aux peurs, aux mensonges et aux fantasmes alimentés à ce sujet par différents médias.
Mensonge pur et simple d’abord sur le contenu de ces programmes, quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam, ne serait plus obligatoire. Tentative éhontée d’alimenter la stigmatisation grandissante de l’islam, qui ne mérite qu’une opposition ferme. […] Il faut d’abord rappeler que la construction de la nation telle que nous la connaissons ne s’est achevée que très tardivement : vouloir enseigner l’histoire de France au Moyen Age comme si notre pays avait été déjà là n’a donc absolument aucun sens. […] N’en déplaise à beaucoup, il y a longtemps que l’inculcation du patriotisme n’est plus la mission première de l’école républicaine. Les enseignants d’histoire-géographie n’ont pas pour vocation de fabriquer la loyauté nationale de leurs élèves, quand bien même ils le pourraient, mais de les aider à se construire comme de futurs citoyens, c’est-à-dire comme des libres acteurs du présent et du futur à partir d’une connaissance critique du passé.
On comprend qu’un tel horizon effraie ceux et celles qui ne voient dans l’histoire qu’une récitation nostalgique et mécanique du passé national. Comme si, dans le monde actuel, on pouvait devenir citoyen sans aborder l’histoire des grands monothéismes, de l’Asie ou de l’Afrique, ou sans affronter des héritages complexes, qu’il s’agisse des Lumières, des guerres mondiales ou de la colonisation. Comme si on ne pouvait pas faire confiance aux professeurs pour construire librement un enseignement réfléchi sur le passé dans sa richesse et sa diversité, loin des injonctions idéologiques ou patriotiques. […] Voir la liste des signataires sur Le Monde

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