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Les entreprises françaises font-elles de la discrimination à l’embauche ? Et si oui sur quels critères ? Pour le savoir, le gouvernement va annoncer ce mardi le lancement d’une grande campagne de testing.
Comme on teste les discrimations à l’entrée d’une boîte de nuit, il est facile de savoir si les entreprises ont tendance à ne retenir qu’un certain type de candidats. On envoie plusieurs candidatures en modifiant le nom, par exemple, ou bien la photo, ou encore l’âge. On voit ainsi si certains critères sont des obstacles plus ou moins infranchissables pour décrocher un entretien d’embauche.
La campagne de testing que le gouvernement annonce aujourd’hui pour l’automne devrait permettre d’y voir plus clair sur les pratiques des entreprises. Mais il ne fait pas de doute que, malgré une loi très claire sur le sujet, les employeurs opérent un tri tout à fait illégal dans les CV. Pour le sociologue Jean-François Amadieu, qui dirige l’Observatoire des discriminations, les très nombreux testings opérés en France ces dix dernières années montrent qu’il y a en effet de la discrimination à l’embauche. Selon lui, les critères les plus pesants sont l’âge – au détriment des plus de 55 ans -, l’origine – en fonction du nom et de la photo – et enfin l’apparence physique : la beauté, le poids, la façon de s’habiller.

Nom d’origine hexagonale

Certaines entreprises soucieuses de la diversité ont elles-mêmes lancé des campagnes d’auto-testing. C’est le cas de Casino, qui en est à sa troisième série de tests. L’une d’elle avait montré que la moitié des établissements avait appelé uniquement le candidat dont le nom évoquait une “origine hexagonale”. Des résultats qui ont permis de former les responsables RH et de rendre le recrutement plus juste. Une pratique qui n’aurait pas été possible sans avoir regardé la réalité de la discrimination en face.
France Info

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