Pierre Dequidt exploite la ferme de la Cornette à Cassel, avec son fils. Depuis le début de l’année, ils n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Le lait, les œufs ne sont plus vendus assez cher. L’agriculteur tire la sonnette d’alarme, pour que les générations futures continuent de vivre de ce métier.
« Il m’a téléphoné il y a huit jours en disant je n’en peux plus, je ne sais plus payer mes factures, alors je vais faire une grève de la faim devant l’usine Danone », rapporte Christine Delefortrie, présidente de la section laitière du Nord au sein de la FDSEA (syndicat agricole). Cet homme qui n’en peut plus, c’est Pierre Dequidt, septième génération au sein de la ferme familiale, au lieu-dit La Cornette à Cassel. À 58 ans, il n’avait pas connu de situation aussi alarmante depuis des années. Vivre de son métier, l’agriculture, il n’y parvient plus. (…)
L’élevage ne nourrit plus son homme
Les chiffres sont éloquents : « Aujourd’hui on vend notre lait moins de 300 € la tonne, alors que pour vivre et payer mes fournisseurs, ça devrait être entre 380 et 400 € », détaille le père de cinq enfants, qui tire la grande majorité de ses revenus de ses 40 vaches laitières.
Même constat, inquiétant, pour les œufs. Des œufs Label rouge produits par ses 4 000 poules pondeuses élevées en plein air. (…)
Avec François, son fils de 33 ans « passionné » par le métier lui aussi, Pierre travaille entre 60 et 80 heures par semaine, comme beaucoup d’agriculteurs aujourd’hui. Ils auraient « assez de boulot pour un salarié à 35 heures », mais n’auraient pas de quoi le payer. (…)
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