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Tribune de Mercedes Erra, née en Espagne, présidente exécutive de “havas worldwide et fondatrice de betc” défendant la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem.
Mercedes Erra est spécialisée dans la construction et la gestion des grandes marques. Elle est depuis mars 2010 présidente du conseil d’administration de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.
Cette réforme, si elle est sûrement perfectible, cherche l’avancée, et imprime un mouvement là où il ne peut plus être question d’immobilisme, sous peine d’enlisement. […] Comment un gouvernement de gauche pourrait-il ne pas s’attaquer à cet immense problème ?
Ensuite, à l’intérieur et autour du socle, la France n’a longtemps reconnu qu’une seule méthode pour apprendre : le cours professoral. Nombreux sont mes compatriotes qui déplorent la moindre capacité de nos jeunes à conduire une discussion, exposer leur point de vue, échanger, discuter, bref être actif, explorer et travailler en équipe. La réforme s’ouvre enfin à ces nouveaux modes, en proposant, sur 20% du temps, des enseignements transdisciplinaires, menés à deux ou à trois, sur des champs prédéfinis, en lien avec le socle, et qui devront permettre aux enfants d’emprunter d’autres chemins de connaissance et d’épanouissement de leurs différentes formes d’intelligence. […]

Venons-en au latin. D’abord le latin et le grec ne sont choisis que par 18% à 20% des élèves. Et on imagine bien qu’en très grande majorité, ce ne sont pas les plus défavorisés. La vérité, c’est que très peu d’enfants choisissent le latin ou le grec par goût, ils y sont poussés par leurs parents qui y voient le moyen de les faire accéder aux meilleures classes. Le latin, censé passionner les bons élèves, est en réalité depuis longtemps l’objet d’un détournement élitiste. Ce que la réforme propose me paraît donc intéressant : rendre accessible l’enseignement des civilisations antiques, et donner ainsi à tous les clés de la culture gréco-latine qui a forgé celle de notre pays. […] Il faut maintenant parler des langues. Probablement vaut-il mieux que tout le monde commence la seconde langue dès la cinquième plutôt que de réserver cet avantage à 16% des enfants en sixième ? La défense des classes bilangues, bastions réputés d’excellence, éminemment privilégiés, est le siège de trop d’intérêts particuliers. Tout dépend du choix de société dont on a envie. D’une société dans laquelle des élites déjà jugées omnipotentes se renforcent ou d’une société plus égalitaire où les cartes sont peu ou prou rebattues à chaque génération et où chacun a sa chance ? […] Libération

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