Pour la première fois, une enquête Odoxa place le maire de Bordeaux devant Sarkozy dans la future primaire de la droite et du centre. Et il est aussi favori pour la présidentielle grâce aux voix de l’électorat centriste et de gauche.
Et si c’était lui ? Si Alain Juppé s’imposait comme le meilleur candidat pour défendre les couleurs de la droite à la présidentielle de 2017 ? Quelle revanche ce serait, vingt ans après, pour l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, chassé sous les sifflets en 1997 par des Français en colère contre ses rudes réformes.
L’institut Odoxa a ciblé les personnes se déclarant prêtes à aller voter à la primaire UMP. Au 1er tour, Juppé et Sarkozy feraient jeu égal (39 % chacun) et ils écraseraient la concurrence, Fillon notamment se retrouvant relégué à un minuscule 5 %. […]
«C’est un incroyable retournement en quelques mois, commente Gaël Sliman, d’Odoxa. Mais attention, Juppé doit clairement son avance aux électeurs du centre (80/20 face à Sarkozy auprès des sympathisants UDI), plus qu’à ceux de l’UMP, auprès desquels Sarkozy conserve une avance sensible (58 % contre 42 %), même si elle diminue. » Cette nuance est importante, puisqu’elle souligne qu’en fait tout dépendra du degré réel d’ouverture aux centristes de la future primaire de l’UMP… ou des Républicains.
Premier enseignement du sondage, si la présidentielle avait lieu dimanche prochain, François Hollande ne passerait pas le 1er tour (même compte tenu des marges d’erreur inhérentes au sondage, de + ou – 5 points). Quel que soit le cas de figure (une candidature Juppé ou Sarkozy), il serait éliminé au profit de la patronne du FN, Marine Le Pen, et du candidat de la droite républicaine. Comme Jospin en 2002. […]
Deuxième enseignement, là encore, l’ex-Premier ministre domine face au leadeur de l’UMP : alors qu’au 1er tour Marine Le Pen serait nettement en tête face à Sarkozy (30 % contre 25 %), elle serait devancée de trois points par Juppé. «Il profiterait à plein de l’absence de François Bayrou, décrypte Gaël Sliman. Rappelons que ce dernier a clairement indiqué qu’il ne serait pas candidat si Juppé était le candidat de l’UMP alors qu’il le serait face à Sarkozy.» Et le second tour ? Juppé domine de la tête et des épaules : il pulvériserait la candidate FN (67 % contre 33 %), là où l’ex-président, qui bénéficierait de moins de voix venues de la gauche, se «contenterait d’un 59/41 %.
Merci à Nineta