Xavier Raufer, docteur en géopolitique et criminologue, dévoile en exclusivité pour Boulevard Voltaire les 56 « Quartiers sensibles de non-droit », dans les 23 départements concernés. Philippe Franceschi, consultant en sécurité, propose des mesures pour y rémédier.
« Politique de la ville » : le retour. Après les attentats du début janvier, le gouvernement a promis des mesures fortes pour la « politique de la ville ».
Le 6 mars 2015, se tenait enfin, en grande pompe, un « Comité interministériel des villes » : 16 ministres et secrétaires d’État y planchèrent sur le thème « égalité et citoyenneté, la République en actes ». […] Ce comité aurait d’abord pu expliquer aux Français par quel miracle, plus encore de politique de la ville aurait un effet positif, au vu de l’absolu échec de ladite politique, ces trois décennies écoulées. Et pourquoi des enragés à la Merah, Kouachi, etc., cesseraient de massacrer des innocents si l’on accroissait la mixité sociale, eux qui vomissent toute proximité avec des infidèles.
Le désordre y règne dans les « quartiers sensibles de non-droit ». Le chaos y pointe. Si l’ordre n’y est pas rétabli sans tarder, s’ils s’enkystent et métastasent encore, de graves périls nous attendent, en matière de crime organisé ou d’islamisme armé.
Liste complète des quartiers sensibles sur Boulevard Voltaire
(27 sur 56 en région parisienne)
91 – Essonne : Corbeil-Essonne : Les Tarterêts; Evry : Les Pyramides; Grigny : La Grande Borne – Grigny 2, 92 – Hauts-de-Seine; Gennevilliers : Le Luth; Nanterre : Pablo Picasso.
93 – Seine-Saint-Denis : Aubervilliers : Les Quatre Chemins, Aulnay-sous-Bois : Les 3000: Clichy-sous-Bois – Montfermeil : Le Grand Ensemble; Epinay-sur-Seine : Orgemont; La Courneuve : Les 4000; Pierrefitte-sur-Seine : Les Poètes (Cité Rose); Saint-Denis : Les Francs-Moisins; Saint-Ouen, Grand Ensemble : Arago – Cordon – 8 mai 1945 – Soubise – Dhalenne – Charles Schmidt – Paul Vaillant – Zola; Sevran : Les Beaudottes; Stains : Clos Saint-Lazare – Allende
94 – Val-de-Marne : Champigny-sur-Marne : Le Bois l’Abbé – Mordacs; Vitry-sur Seine : Balzac – Marronniers
95 – Val-d’Oise : Argenteuil : Le Val-d’Argent; Garges-les-Gonesse : Dame Blanche – La Muette; Sarcelles : Les Lochères
On peut fixer un objectif raisonnable de réalisation du plan sur deux quinquennats, au maximum, compte tenu des prérequis et de tous les autres quartiers sensibles à traiter. Qui le décidera, qui le fera et quand ?
Nonobstant les mesures d’insertion sociale que l’on pourra prendre, la reconquête du terrain par la puissance publique est une nécessité absolue. Il n’y a pas d’autre solution que de mettre hors d’état de nuire ces bandes de délinquants qui ont bénéficié de trop de bienveillance jusqu’à présent. Les Français y seront très favorables dans leur très grande majorité. C’est un vaste chantier qui demandera la réalisation de prérequis, un plan et des modes d’action précis ainsi que des mesures d’exception s’apparentant à un état d’urgence.
Premier prérequis : redonner du muscle aux forces de l’ordre.
Il sera nécessaire de reconstituer les forces décimées depuis quelques années quand il a été décidé de procéder à une réduction très significative des effectifs de la gendarmerie mobile et des CRS. Ainsi par exemple, depuis 2009, la gendarmerie mobile a vu quinze de ses escadrons dissous sur une centaine opérationnels, alors qu’elle a vocation, de par sa nature militaire et ses moyens, à aller au-devant des situations les plus complexes de rétablissement de l’ordre […]
Deuxième prérequis : disposer de places de prison suffisantes.
Un plan et des modes d’action afin de reconquérir le terrain.
Il s’agit de systématiser les interventions des forces de l’ordre dans les quartier où elles ne vont plus ou presque plus aujourd’hui, en privilégiant l’effet de masse et la surprise afin d’y extirper définitivement les bandes de délinquants. L’appui de l’armée, en deuxième échelon, pourrait s’avérer nécessaire en fonction de ses moyens spécifiques, du mode d’action arrêté et de l’effet final recherché. […]
Des mesures d’exception comparables à un état d’urgence :
Le cadre légal de cette action devra être solidifié. Des pouvoirs exceptionnels seront donnés aux forces de l’ordre sur un territoire donné, dans un temps limité et sous le contrôle des procureurs de la République. […]