A l’occasion de la rencontre « Filmer la diversité » organisée le 21 mai 2015 à Cannes par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), Alexandre Michelin, né au Mali de parents antillais, président de la Commission Images de la Diversité, s’est entretenu avec le Bondy Blog.
Le fait de diversifier les origines, les sources, les talents, la façon dont on aborde une question c’est de la richesse. Là est, je pense, la vraie question : dans la diversification, il y a des solutions. Johnny Hallyday s’appelle Jean-Philippe Smet, est belge et voulait être américain : il est devenu Johnny Hallyday. Et c’est bien.
Quelle est la définition de la diversité dans votre Commission ?
Bonne question (sourire). Nous soutenons les œuvres qui contribuent à la connaissance des quartiers prioritaires, la Politique de la Ville et leurs habitants ; à la construction d’une histoire commune autour des valeurs de la République ; à la connaissance des réalités et expressions des populations immigrées ou issues de l’immigration et de leur intégration ; des populations des départements et territoires d’Outre-Mer ; la mise en valeur de la mémoire, de l’Histoire, du patrimoine culturel et des liens avec la France ; la visibilité des populations qui composent la société française d’aujourd’hui ; la lutte contre les discriminations liées aux origines ou l’appartenance à une ethnie, une Nation ou une religion déterminée. […]
Ce qui est dur pour les gens issus de la diversité ou des quartiers, c’est qu’ils ont beaucoup de handicaps sociaux ou culturels et moins d’avantages que ceux qui sont privilégiés. Mais, surtout, ils n’ont pas les réseaux pour pouvoir entrer et exister. Ce que nous essayons de faire, c’est de les repérer. […] Il faut faire confiance au talent et à l’intelligence. La musique l’a montré avec le rap. Les cultures populaires et de la rue ont toutes imprégnées l’art : le street art, le rap, le slam… Elles viennent des États-Unis comme de Bondy (93) ou Grigny (91) parce qu’elles ont trop d’énergie et de force. Je préfère le mot « diversification » au mot « diversité » parce qu’il est là, c’est maintenant. |…]