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Addendum

Fin avril, le film avait été mentionné sur un site phare de la fachosphère, qui avait relayé sa bande-annonce en reprenant une citation d’ecranlarge.com : «On espère que le film sera aussi sobre et juste que le suggère la bande-annonce, on se félicite en tout cas de voir une production hexagonale se pencher sur une réalité finalement très peu représentée dans la fiction hexagonale.»
Lire l’article cité par Libération sur Fdesouche
Le site d’extrême droite avait rapidement été mis à jour en incluant ces propos du réalisateur tirés du dossier de presse, retranscrits sans aucun jugement de valeur cette fois : «Je rappelle au passage ce que la presse semble occulter : le Front National est un parti qui a du sang sur les mains. Les présentateurs télé l’oublient, moi, je m’en souviens. Ce parti a été créé par des nazis français, on ne peut pas le traiter comme les autres partis, on ne peut pas occulter cette dimension historique. Aujourd’hui encore, nombre de collaborateurs de Marine Le Pen sont des anciens du GUD.» On imagine que ces propos n’avaient effectivement pas déclenché un torrent de joie en emojis dans les commentaires. […]

Libération


« Liberté d’expression qu’i’disaient », écrit, dépité le réalisateur Alain Dias, alias Diastème, sur son blog. Ce lundi soir, il a publié une note dans laquelle il explique que les cinquante avant-premières de son nouveau film, Un Français, prévues dans cinquante villes de France le 2 juin, auraient été annulées.

C’est la coproductrice du film, Marielle Duigou, qui lui a appris la nouvelle par téléphone. Il retranscrit le dialogue : « Les exploitants [des salles] ne veulent pas le film, ils ont peur. – Peur de quoi ? – Je ne sais pas. – Les 50 ! ? – Ben faut croire… »
Autre coup dur, toujours d’après Diastème, le distributeur, Mars Films, avait prévu « plus de 100 salles » pour projeter Un Français à sa sortie. La coproductrice regrette qu’elles se soient transformées « en moins de 50, et encore, pas sûr… »
Selon le synopsis, Un Français, que certains présentent comme un American History X à la française, raconte « le parcours d’un salaud qui va tenter de devenir quelqu’un de bien. » Le personnage principal du film, Marco, « cogne les Arabes et colle les affiches de l’extrême droite. Jusqu’au moment où il sent que, malgré lui, toute cette haine l’abandonne. Mais comment se débarrasser de la violence, de la colère, de la bêtise qu’on a en soi ? », lit-on dans le résumé.
« Je me doutais évidemment que cela n’allait pas être simple, mais pas une seule seconde je n’aurais imaginé que des exploitants qui aiment le film ne le prennent pas parce qu’ils ont “peur”. Mais dans quel pays est-ce qu’on vit ! ? Sans déconner ! ? », s’agace le réalisateur.
« Si les choses restent en l’état, le film est quasiment mort-né, il ne fera pas d’entrées dans les salles, alors qu’on n’arrête pas de me dire, depuis que les premières projections ont eu lieu, que c’est (…) un film “nécessaire”, un film “que les gens doivent aller voir” », poursuit-il en confiant se sentir « un peu abattu ». « Je sens que nous allons avoir besoin d’aide, de beaucoup d’aide, pour que le film existe, que les gens puissent le voir. »
Pour l’heure, le distributeur, Mars Films, n’a pas officiellement réagi et aucun exploitant de salle n’a expliqué les raisons des déprogrammations des avant-premières. A en croire l’onglet « séances » sur Allociné, aucune projection d’Un Français, ne semble effectivement prévue avant la sortie du film le 10 juin.
Source
Merci à Picton
Relire : « Un Français » : un film sur les skinheads et le racisme coproduit par FR3 (Màj : pour le réalisateur, le FN « a du sang sur les mains »)

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